La wilaya de Batna qui a réalisé ces dernières années un bond qualitatif en matière de développement, à la faveur des investissements publics engagés pour relancer différents secteurs et améliorer le cadre de vie de la population, mise sur l'agriculture pour booster davantage l'économie locale. Le secteur agricole a en effet fait ressortir, tout au long de l'année qui vient de s'achever, les ‘'premiers indicateurs positifs'' d'un essor entamé en 2009 avec la stratégie de Renouveau agricole et rural qui a notamment permis de relancer les filières stratégiques et revitaliser les espaces ruraux. En 2011, l'économie agricole a connu une croissance estimée à plus de 32% comparativement à 2010. Le produit global agricole, composé des revenus de plusieurs filières, est passé de 26 milliards de dinars en 2009 à 39 milliards en 2010 pour atteindre les 50 milliards cette année. La concrétisation du contrat de performance a dépassé, dans cette wilaya, 60% pour les productions végétale et animale, attestant de la vitalité de ce secteur. La filière lait, en constante évolution, a été marquée en 2011 par la production de 117 millions de litres, soit le double des quantités prévues, à la faveur du dynamisme des opérateurs locaux et du soutien public accordé sur les plans financier et technique. Quelque 25% du total du soutien au secteur agricole ont été dirigés vers cette filière. La filière arboricole a produit, cette année, plus de 1,2 millions de quintaux de fruits, dont 560.000 quintaux d'abricots et 500.000 quintaux de pommes, contre seulement 626.000 quintaux prévus par le contrat de performance de l'année. L'oléiculture n'est pas en reste dès lors qu'elle connaît à son tour une dynamique tout aussi importante. L'oliveraie de la wilaya s'étend désormais sur une superficie de plus de 10.000 hectares alors qu'elle ne dépassait guère les 640 hectares en 2000. La production de ce fruit a considérablement évolué, atteignant, en 2011, les 200.000 quintaux contre 124.000 quintaux l'année passée, 82.000 en 2009 et 54.000 en 2008. L'objectif fixé par les autorités locales consiste à porter l'oliveraie de la wilaya à 50.000 hectares à travers notamment, la création de bandes vertes le long des zones pré-steppiques et steppiques pour contribuer à stopper la désertification, tout en favorisant l'essor de cette culture. Batna est également un pôle avicole national avec une production de 772 millions d'œufs en 2011, en plus de 230.000 quintaux de viandes blanches et 120.000 quintaux de viandes rouges. Bien que tributaire en grande partie des conditions climatiques, la céréaliculture a réalisé au cours de la dernière saison une production de près 2,9 millions de quintaux pour une prévision de 1,3 millions de quintaux. La filière céréalière sera en outre consolidée par la mise en place d'une carte des zones les plus adaptées à cette culture avec, notamment, l'introduction progressive de nouvelles techniques d'irrigation. La culture des fourrages a suivi la même tendance avec une production de 2,7 millions de quintaux en 2011, ce qui représente à peu près le double des prévisions du contrat de performance qui tablaient sur 1,35 million de quintaux. Selon le directeur des services agricoles, Mohamed-Lamine Grabsi, cette vitalité s'explique en grande partie par le volume important des investissements dirigés vers le secteur agricole, avec plus de 20 milliards de dinars, dont 12 milliards de soutien public pour l'ensemble des filières. L'essentiel de ces investissements (75%) a été dirigé vers le développement de l'hydraulique agricole, permettant la réalisation de 2.200 forages mobilisant l'équivalent de cinq barrages de capacité moyenne (60 millions de m3 chacun). L'année 2011 a également vu, à Batna, l'adoption d'un schéma directeur de l'investissement en agriculture. Ce schéma, présenté il y a quelques semaines aux opérateurs du secteur au cours d'une journée d'étude, porte sur la mise en place d'un réseau spécialisé dans les services et d'un réseau des industries alimentaires. Les efforts sont orientés actuellement vers la création de pôles agro-industriels dans certaines régions en adaptation avec leurs vocations spécifiques. C'est le cas du pôle de N'gaous, effectivement actif, en attendant l'émergence de futurs pôles dans les zones de Barika et de Seriana où il est signalé des surplus de productions agricoles. La wilaya des Aurès, berceau de la Révolution, foyer de développement industriel, pôle universitaire en devenir, se pose désormais, et de plus en plus, comme une des chevilles ouvrières de la bataille que mène l'Algérie pour sa sécurité alimentaire.