Le programme de développement de l'accès à l'Internet, sécurisé et de qualité, a été marqué en 2011 par des mesures exceptionnelles pour généraliser la connexion haut et très haut débit dans toutes les régions du pays. Après le lancement en Algérie de l'ADSL (Internet haut débit utilisant les lignes téléphoniques classiques) en 2003, les pouvoirs publics ont décidé au cours de l'année écoulée d'accélérer la cadence de mise en place du très haut débit. Ainsi, le Conseil des ministres a décidé, le 18 décembre dernier, l'installation d'une commission intersectorielle avec pour mission de hâter la mise en œuvre du programme de développement d'accès à Internet haut et très haut débit. Une commission qui aura à apporter les solutions idoines aux problèmes posés par les utilisations d'Internet en Algérie. Le programme en question, élaboré par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, est destiné à augmenter davantage le débit de l'Internet, à travers l'élargissement du réseau haut débit, l'introduction des nouvelles technologies et le renforcement des capacités du réseau national de téléphonie. Il comporte des mesures tendant à promouvoir la large bande aux réseaux de télécommunications et à généraliser l'utilisation de l'Internet et des autres technologies de l'information et de la communication pour améliorer le service public. Il introduit aussi des mesures réglementaires «appropriées», ainsi que des «dispositifs de sécurité des réseaux, d'authenticité des informations et de protection des données et de la vie privée». Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Moussa Benhamadi, a indiqué récemment que la démocratisation de l'accès à l'Internet sera achevée vers 2014, précisant que quelque 80 milliards de dinars étaient nécessaires pour le développement de l'ensemble de l'architecture et des équipements pour une plus grande pénétration d'Internet dans les foyers. Le ministre a reconnu, cependant, que la demande était encore supérieure à l'offre tant pour le téléphone que pour l'Internet, relevant un «déficit» notamment dans les nouvelles agglomérations urbaines qui ne sont pas encore reliées au réseau téléphonique et donc à l'Internet, de même qu'à l'intérieur du pays, dans le Sud et au niveau des régions frontalières. «Des décisions ont été prises pour couvrir ces agglomérations», a-t-il précisé, rappelant qu'»environ 80% du territoire national est déjà connecté à la fibre optique». Le processus de «démocratisation» de l'Internet s'est vu aussi booster par la décision de généraliser le système MSAN ou nœud d'accès multiservice (téléphonie, Internet et vidéo) en 2012 après son lancement «réussi» dans cinq wilayas pilotes (Alger, Oran, Constantine, Sétif et Chlef). La connexion à ce réseau permet de réduire la déperdition et les perturbations en matière de débit d'Internet, causés par l'éloignement des équipements. Le processus d'introduction du MSAN vise à moderniser tous les équipements d'accès à Internet d'ici 2014. Il s'agit de remplacer les anciens équipements ADSL, qui utilisent actuellement le réseau téléphonique filaire en cuivre par des équipements MSAN utilisant la fibre optique. L'installation de ces nouveaux équipements permettra de créer 2 millions d'accès Next Generation Network NGN (nouvelle génération de réseau). La 3G… Parallèlement à ces efforts et dans un souci de permettre aux usagers, là où ils se trouvent, d'accéder à l'Internet sans passer par le réseau filaire, les pouvoirs publics ont décidé d'introduire la téléphonie mobile de troisième génération (3G). La technologie 3G, qui sera disponible «avant la fin du premier semestre 2012», permettra de se connecter à l'Internet via une clé USB spéciale ou un téléphone portable, pratiquement sur tout le territoire national. Outre l'enthousiasme des abonnés potentiels, l'ouverture de l'Algérie sur la 3G a suscité l'intérêt des grandes multinationales activant dans le domaine de l'équipement technologique et de la fabrication des téléphones mobiles. Des milliers de téléphones portables de différentes marques et autres clés USB utilisant la norme 3G inondent actuellement le marché algérien de la téléphonie mobile, qui comptait quelque 33 millions d'abonnés en 2010, en forte augmentation par rapport aux années précédentes. Trois opérateurs de la téléphonie mobile, à savoir Mobilis (secteur public), Djezzy et Nedjma (secteur privé), potentiels acquéreurs de la 3G, se préparent activement pour mettre à niveau leurs équipements et basculer vers cette technologie. Concernant la bande passante, l'opérateur historique Algérie Télécom (AT) s'attelle à l'augmenter de manière «régulière», précise-on auprès d'AT, qui avait annoncé, au début de l'année 2011, l'élévation de sa bande passante à l'international de 10 gigas afin d'améliorer la qualité des services Internet. Cette opération permet à l'opérateur historique de porter les capacités de son offre à 46 gigas, soit une augmentation de l'ordre de 30% de la capacité globale. En mai dernier, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication avait indiqué que le nombre d'internautes au niveau national représentait «25 % de la population, soit 8 millions d'utilisateurs d'Internet en Algérie». Il avait estimé le nombre d'abonnés aux différents réseaux ADSL à plus de 900.000 en mai 2011, soit une augmentation de près de 70.000 abonnés par rapport à février de la même année où il s'était fixé à 830.000. Selon des spécialistes, il est indéniable qu'une amélioration évidente a été enregistrée en ce qui concerne la bande passante. Le nombre de connectés à l'ADSL a augmenté «sensiblement» en 2011 grâce notamment à la promotion du téléphone fixe et la remise en fonctionnement par Algérie Télécom d'un nombre important de lignes ADSL résiliées ou «coupées». Se connecter à Internet en Algérie est devenu plus accessible que les années précédentes. Les nombreuses études publiées durant 2011 convergent toutes vers des chiffres qui situe l'internaute algérien au rang de consommateur invétéré notamment de réseaux sociaux, relèvent ces spécialistes, rappelant que quelque 55.000 sites web algériens avaient été enregistrés durant cette période.