Le caractère «définitif» de la lis-te contestée des 190 logements destinés à la résorption de l'habitat précaire des quartiers El-Afrane et Mahafir à Laghouat, a été levé sur instruction du wali. Cette mesure, destinée, parmi d'autres, à apaiser la tension que connaît la ville depuis plus d'une semaine, a été prise mercredi soir lors d'une réunion du chef de l'exécutif de la wilaya avec les notables de la région. Cette décision permet de maintenir «provisoirement» les bénéficiaires dans leurs nouveaux logements jusqu'à l'aboutissement des enquêtes sur les conditions ayant entouré l'élaboration de cette liste et la poursuite en justice de ceux qui auraient fourni de faux documents. «Tout bénéficiaire dont les investigations auront démontré qu'il n'avait pas auparavant bénéficié d'un bien immobilier, tel qu'un lot de terrain à bâtir, d'un logement ou de précédents programmes d'habitat, sera confirmé dans son bien, tandis que les autres feront l'objet d'une expulsion», a-t-on expliqué. Concernant les futures attributions de logements, cette instruction renforce aussi les commissions de daïra par des représentants de la société civile, comme observateurs, afin de leur conférer plus de transparence. Cette décision vient s'ajouter à une série d'autres mesures d'apaisement adoptées en début de semaine par l'Assemblée populaire communale (APC) de Laghouat, dont «l'ouverture d'une enquête sur la liste contestée des bénéficiaires des 190 logements» et «la poursuite de toute personne à l'origine d'une éventuelle attribution illégale de logement, avec gel de toute délivrance de documents officiels ou d'attribution concernant ces logements jusqu'à la fin de cette enquête». Il a été également convenu aussi «d'accélérer la création de nouveaux lotissements et leur attribution aux citoyens de la commune», «l'octroi d'aides financières pour la restauration des anciennes bâtisses», et «la réhabilitation de vieux quartiers classés, à l'instar de ceux de Zegueg El-Hadjadj et El-Gharbia». Les membres de l'APC ont également sollicité, selon son président, M.Tahar Boussebsi, «le recours à la force publique pour faciliter l'opération de lutte contre les habitations illicites», et «le transfert des dossiers des contrevenants à la justice», en plus de « l'octroi de tranches de logements sociaux locatifs et participatifs aux jeunes». Les membres de l'APC ont appelé les jeunes de Laghouat à faire preuve de «sens de responsabilité et de dialogue», dans «un cadre organisé et approprié», à travers les associations de jeunes et de quartiers, pour une meilleure prise en charge de leurs préoccupations, et salué la décision du président de l'APC de suspendre l'inspecteur des services publics du bureau communal de prévention de ses fonctions. Le mouvement de contestation se poursuit toujours à la placette du quartier El-Maâmourah, où a été déployé un emblème national géant. Les contestataires réclament le départ des responsables locaux et l'annulation de la liste des logements contestée. Ce mouvement avait été déclenché mercredi dernier par des sit-in devant le siège de la wilaya avant que n'éclatent des échauffourées, mardi, entre protestataires et forces de l'ordre. Ces échauffourées avaient fait des blessés légers de part et d'autre et donné lieu à l'interpellation de plusieurs personnes qui ont été ensuite toutes relâchées.