Le président tunisien, M. Moncef Marzouki, a salué dimanche les relations «fraternelles» unissant depuis de longues années l'Algérie et la Tunisie et la position «judicieuse» de l'Algérie à l'égard de la révolution tunisienne. «Nos relations avec l'Algérie ont de tout temps été fraternelles et j'estime que la révolution constitue également une occasion pour que ces relations, altérées par la dictature tunisienne s'améliorent», en allusion au régime de l'ex-président Zine el-Abidine Ben Ali, renversé suite à un soulèvement populaire le 14 janvier dernier, a déclaré M. Marzouki dans une interview accordée au quotidien El Khabar, publiée dimanche. «La chute de la dictature permettra aux relations entre les deux pays de s'améliorer», a souligné le président tunisien, ajoutant «ma prochaine visite en Algérie prévue en février prochain s'inscrit dans cette perspective». Il a, d'autre part, indiqué avoir demandé aux ministres tunisiens de la Justice et de l'Intérieur d'»accélérer» le traitement et la régularisation de la situation administrative de «15.000 algériens» établis en Tunisie qui souffrent d'instabilité. Par ailleurs, le président Marzouki a salué la position de l'Algérie pendant la révolution tunisienne, qualifiant de «choix judicieux, la position de l'Algérie qui a laissé la révolution prendre son cour normal». Il a ajouté, dans ce sens, que son pays «ne s'immiscera pas dans les processus engagés par les autres peuples», indiquant que l'intervention étrangère entrave généralement la marche des peuples. A la question de savoir ce qu'attend la direction tunisienne de l'Algérie, le président tunisien a demandé «le soutien moral» des autorités algériennes, vu «la situation difficile» que traverse son pays, souhaitant l'instauration d'une coopération entre les deux pays pour le développement des régions frontalières. Concernant la relance de l'UMA, le président Marzouki a souligné son «attachement à l'idée de relancer cet espace», faisant part de la disponibilité de son pays à abriter un sommet maghrébin. Au sujet du Sahara occidental, il a indiqué que cette question «est au niveau de l'ONU», appelant à aller de l'avant dans l'édification de l'espace maghrébin. Sur le plan interne, il a valorisé l'expérience de changement qui a marqué son pays et «la transition avec aisance à la démocratie», un fait qu'il a expliqué par la nature même de la société tunisienne «exempte des conflits ethniques et confessionnels». On aspire actuellement à réaliser un équilibre socio-économique, a-t-il ajouté. Pour ce qui est de la Syrie, M. Marzouki a exprimé l'opposition de son pays à toute ingérence étrangère en Syrie. Il a, dans ce sens, appelé l'opposition syrienne «à une révolution pacifique et loin de toute ingérence étrangère qui soit cordonnée par une direction unifiée».