En réalité, les déclarations du responsable de la communication d'Algérie Telecom (AT), ce jeudi, sur la radio algéroise El Bahdja, n'ont rien apporté de nouveau si ce n'est est qu'elles ont créé, dans la journée de jeudi, un climat d'inquiétude parmi les salariés de l'Eepad lorsqu'il fut évoqué «la perte de leurs emplois » (voir encadré ci-dessous). Sur un autre registre, l'Eepad, qui vient de relancer, depuis mardi dernier, sa plate-forme de télé-enseignement «Tarbiatic», reste, elle, bizarrement silencieuse au sujet du conflit avec AT. Le P-DG, Nouar Harzallah étant aux abonnés absents de…Mobilis une filale d'AT. La seule «explication» que l'on peut éventuellement trouver sur son site internet se confond en plates excuses quant aux désagréments causés à ses «chers abonnés» par la coupure de son réseau depuis le 02 septembre dernier. Bref, rien de bien convaincant pour les 87.000 abonnés dont 2.000 cybercafés, 9 ambassades, de nombreuses institutions de l'Etat et quelque 720 entreprises pour qui l'Internet reste un outil de travail indispensable. Tous clients et tous otages d'un litige commercial qui n'en finit pas de s'éterniser. Le responsable d'AT a, toutefois, abordé, ce jeudi, la possibilité d'un nouvel échéancier de paiement de la dette de l'EEPAD qui a atteint, rappelle-t-on, la coquette somme de 3.500 milliards de centimes. Ce nouveau compromis serait, selon lui, d'ores et déjà envisagé en attendant «le retour du PDG d'AT en mission à l'étranger». Il est à signaler que, jusqu'ici, le provider privé n'a pas tenu ses engagements lors des deux précédents échéanciers de remboursement dûment signés avec son débiteur. Pour se justifier d'échapper, ainsi, aux règles de la commercialité et de se dérober à ses engagements, l'EEPAD avance, pour sa défense, la décision «administrative, voire même populiste» de réduire de 50% les tarifs d'accès à l'Internet, une mesure prise unilatéralement par les pouvoirs publics du temps où Boudjemaâ Haïchour était ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Par ailleurs, étant donné que le passif de l'EEPAD a été contracté avant 2009, AT exige, pour sa part, comme préalable à la signature de tout nouvel échéancier, un «gage de bonne volonté» qui pourrait se traduire par le paiement par l'EEPAD des prestations du premier trimestre de l'année en cours. Quant à la possibilité de prise de participation par Algérie Télécom dans le capital de l'Eepad, celle-ci est, semble-t-il, aujourd'hui, définitivement écartée. Cette perspective avait fait l'objet, rappelle-t-on, d'un protocole d'accord paraphé en juillet 2009 en vertu duquel AT avait eu toute latitude d'évaluer le patrimoine de l'EEPAD. S'ensuivit un dossier présenté à l'ordre du jour du conseil d'administration d'AT qui, lui, n'a pas retenu ladite proposition. D'après le PDG d'AT, Moussa Benhamadi, ce projet a avorté pour des considérations d'ordre interne à AT comme si la proposition de rachat de l'EEPAD par l'entreprise publique était venue d'ailleurs ou précisément d'en haut ! Va-t-il revenir à la charge et soumettre de nouveau ce dossier ?