Elle semblait tombée des nues, la vice-présidente des relations publiques mondiales de SNC Lavalin, ce jeudi après midi, quand nous lui avons demandé au téléphone «pour quelles raisons Sonatrach a annulé le contrat du 16 juin 2009 portant sur la réalisation d'installations de gaz naturel dans le sud de l'Algérie, à 1.200 kilomètres au sud-est d'Alger. Elle a tout simplement dit «le contrat est toujours en vigueur et les travaux ont déjà commencé. Nous n'avons aucune autre information concernant cette annulation» insiste notre interlocutrice, Gillian Mac Cormack qui persiste et déclare encore «nous ne savons rien d'autre sur cette information» diffusée sur un site Internet algérien se basant sur des «sources anonymes mais concordantes» (voir l'article ci-dessus). Et de répéter en martelant ses mots : «Le contrat est signé et le travail est déjà commencé. Je ne sais pas d'où sort cette information». En juin 2009, lors de la signature du contrat entre SNC Lavalin et Sonatrach, il était question que «les travaux débutent immédiatement dans les champs pétrolifères de Rhourde Nouss Centre, Rhourde Nouss Sud/Est, Rhourde Adrar et Rhourde Adrar sud. Les chantiers des installations devaient durer 36 mois, selon Riadh Ben Aïssa, vice-président directeur du Groupe SNC-Lavalin, chargé de l'exploitation mondiale des infrastructures. Ce contrat à prix forfaitaire de 785,5 millions d'euros (environ 1,2 milliard de dollars canadiens) prévoit la construction d'un complexe gazier comprenant des infrastructures servant au captage de gaz brut dans 4 différents champs gaziers, une installation de traitement du gaz naturel ainsi qu'une installation de traitement et de réinjection de dioxyde de carbone dans des champs gaziers. Une fois en exploitation, les installations commenceront à produire et à traiter 3,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel par année. Le contrat de ce mégaprojet avait été conclu à la suite de la résiliation d'un premier contrat sur un autre projet gazier signé, celui-là, avec deux groupes espagnols. L'affaire est en arbitrage international. Pour mémoire, la firme d'ingénierie SNC-Lavalin, en consortium avec la société Acciona Agua, avait obtenu, en 2008, un contrat de 150M dollars US pour la construction d'une usine de dessalement d'eau de mer en Algérie. Le contrat, qui a été signé avec la compagnie Myah Tipaza, porte plus précisément sur l'ingénierie, l'approvisionnement et la construction de l'usine, dont la capacité de traitement sera de 120.000 mètres cubes d'eau par jour. En outre, SNC-Lavalin, en coentreprise avec Acciona Agua, a signé un contrat pour exploiter et entretenir l'usine pendant les 25 ans suivant sa construction. L'eau sera achetée par deux entreprises publiques algériennes. Les travaux de construction de l'usine, située à l'ouest d'Alger, devaient durer 24 mois. Myah Tipaza est détenue à 51% par Algerian Water Investment, une société constituée en parts égales de SNC-Lavalin et Acciona Agua, et à 49% par Algerian Energy Company Spa, une entreprise publique algérienne. SNC-Lavalin Capital a agi en tant que conseil financier auprès de Myah Tipaza pour la mise en place d'un financement à long terme portant sur 80% de la valeur du projet. Les actionnaires de Myah Tipaza complèteront le financement de ce projet en investissant environ 35M de dollars US dans le capital social de cette société. Mais SNC Lavalin n'est pas à sa première annulation de contrat pourtant solidement ficelé. Un précédent existe déjà avec l'Arabie saoudite, entre autres pays. De notre correspondant à Montréal, Abdelkader DJEBBAR