La 11ème édition de la Foire Internationale d'Oran, qui se tiendra du 13 au 19 octobre 2009 au Palais des Expositions d'Oran, va se tenir, cette année, dans un contexte économique assez particulier du fait, d'un côté de la crise économique et financière mondiale, et de l'autre le durcissement des conditions d'investissements étrangers en Algérie. A la veille du lancement de cet événement économique, les organisateurs annoncent que les sociétés françaises, qui ont pris régulièrement part à cette foire, vont boycotter l'événement sans doute pour contester la mesure des 70/30. «Les Français ne seront pas présents cette année à la FIO. Nous avons adressé des invitations à la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA) ; malheureusement, les responsables de cette Chambre nous ont déclaré que les sociétés françaises n'étaient pas prêtes pour prendre part à cet événement», a déclaré un responsable de l'Algérienne des foires et manifestations économiques (ex Group ABH-GAB International). La politique de protectionnisme, menée par le gouvernement, commence ainsi à irriter les entreprises françaises en Algérie. Ce boycott intervient au lendemain de la participation timide des Français dans la Foire Internationale d'Alger (FIA) et la 13ème édition du Salon de l'automobile d'Alger (SIAA). Les sociétés françaises ne seront pas les seules à boycotter la FIO. Les Espagnols et les Tunisiens vont également briller par leur absence. «Les récentes dispositions de la Loi de finances complémentaire 2009 a découragé les investisseurs étrangers, notamment européens. Il y aura surtout une forte participation des pays asiatiques, comme l'Inde, la Chine et le Vietnam au côté des habitués de cette foire, à l'instar de la Syrie, de l'Iran et du Sénégal», a précisé Abdenor Bachir, chef section commercial à l'EMEC. Les Italiens et les Polonais sont les seuls pays européens à avoir confirmé leur participation à l'événement. Faute de mieux, la 11ème édition de la FIO sera organisée sous le thème «carrefour maghrébin». Les Marocains viendront en force avec une délégation d'une trentaine de sociétés et un pavillon spécial de 300 mètres carrés. «Nous voulons relancer les échanges commerciaux entre les deux pays voisins. Ces manifestations sont d'une grande importance pour l'essor des relations maghrébines et Sud-Sud qui sont d'une complémentarité évidente», a signalé l'attaché commercial de l'ambassade marocaine en Algérie. Un programme riche en réunions plénières, ateliers sectoriels et rencontres individuelles B-to-B, est prévu côté marocain pour booster les échanges entre les deux pays voisins. Parmi les sociétés marocaines présentes, il y a lieu de citer la REBEL (remorques bennes du littoral) spécialisée dans la conception et la fabrication de carrosseries industrielles et OXYPLAST, une société de fabrication de la peinture en poudre. Il y a lieu de noter que les échanges commerciaux entre l'Algérie et le Maroc ont connu, pour la première fois durant ces dernières années, un repli en 2009 et restent bien en deçà des potentialités offertes par chacun des deux pays. «Les échanges se sont établis à 2 milliards de DH de janvier à juillet 2009, contre 3,3 milliards la même période en 2008, affichant ainsi un recul de l'ordre de 39%». Les produits pétroliers et gaziers viennent en première position des importations marocaines, avec tout de même un recul de 48% des importations de ces produits par rapport à la même période en 2008. Les lubrifiants, produits chimiques et engrais arrivent en deuxième position des importations marocaines d'Algérie, suivis en troisième lieu par les dattes. Les produits alimentaires arrivent en tête des exportations marocaines vers l'Algérie, suivis par les produits pharmaceutiques, équipements industriels, acide phosphorique et articles textiles. On note une hausse de la part de la tôle dans les exportations, grâce aux projets d'investissement algériens. L'Algérie est le 28e client du Maroc et son 12ème fournisseur.