Plusieurs partis politiques, engagés dans la course aux élections législatives du 10 mai prochain, ont appelé jeudi les électeurs à éviter le boycott du scrutin pour consacrer le changement et édifier une Algérie «forte» dans ses institutions. Outre l'appel à un vote massif au mois de mai, les leaders ont axé aussi leurs interventions en ce 12e jour de la campagne électorale, sur la nécessité de «bien» voter en choisissant des personnes «intègres» et «compétentes» dans la future Assemblée populaire nationale (APN). Le président du parti Ahd 54, M. Ali Fawzi Rebaïne, a affirmé à Khemisti (Tissemsilt), que son parti oeuvrait à construire des institutions «fortes et capables de défendre les droits des citoyens». Il a indiqué que sa formation politique voulait une APN capable de prendre en charge les préoccupations et les problèmes du citoyen et une justice indépendante qui protégeait les faibles au même titre que les forts. Le président du Rassemblement patriotique républicain (RPR), M. Abdelkader Merbah, a abondé dans le même sens en affirmant, depuis Mascara, que son parti voulait construire un Etat «fort», une armée «moderne» et une police «honorable» pour protéger le pays et le citoyen. Le leader du RPR a également appelé à faire un choix «judicieux» et ne pas céder aux tentations, considérant le scrutin «une responsabilité de tout un chacun». A Sétif, le président du Mouvement des citoyens libres (MCL), M. Mustapha Boudina, a plaidé pour la création d'un «front national uni», capable de construire une Algérie «forte» et de s'opposer à toute intervention étrangère dans les affaires du pays. Un peuple qui a pu vaincre un colonialisme de peuplement est «tout aussi capable de construire un Etat démocratique et moderne», a encore affirmé M. Boudina. De son côté, le président du Mouvement El-Infitah, M. Omar Bouacha, a estimé, depuis Tizi-Ouzou, que le boycott des prochaines législatives constituait un «danger» pour la stabilité du pays et son avenir. «Il est temps de consacrer le principe de l'alternance au pouvoir, par la remise du flambeau aux jeunes compétences, aptes à mieux gérer les affaires publiques et à remettre le pays sur l'orbite du développement», a-t-il ajouté. A El-Bayadh, plus précisément à Bougtob, le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), M. Belkacem Sahli, a affirmé que la solution aux problèmes des Algériens passait par une «forte participation» aux législatives du 10 mai et «non par le boycott». «Les problèmes des Algériens trouveraient des solutions appropriées, à travers une forte participation à ce scrutin et non par le boycott auquel appellent certaines parties de l'étranger», a-t-il dit. Une APN forte A Guelma, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), M. Ali Laskri, a déclaré que la société algérienne est ‘'capable d'élire une Assemblée nationale forte qui sera aussi cette Constituante que le FFS œuvrait à mettre en place depuis plus de 50 ans''. Pour sa part, le président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), M. Mohamed Saïd, a plaidé, depuis Oran, pour un Parlement «fort», ajoutant que pour mériter la confiance et donner de la crédibilité à la future assemblée, le député doit «se distinguer dans son action et rendre des comptes aux citoyens dès la deuxième année» de son mandat. Il a appelé, par ailleurs, les citoyens à voter en masse, même par un bulletin nul, estimant que la politique de la chaise vide poussait au «pourrissement» de la situation et faisait l'affaire des «ennemis du changement». Pas très loin d'Oran, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia a voulu, à partir d'Aïn Témouchent, répondre aux partisans du boycott, en affirmant que «cette attitude allait à l'encontre de la stabilité, de la quiétude et de l'avenir du pays». Tout en soulignant que l'Algérie «n'était pas un laboratoire» pour les adeptes du changement pour le changement», M. Ouyahia a invité les citoyens à voter en masse, «pour l'Algérie». Quant au président du Front pour le changement (FC), M. Abdelmadjid Menasra, il a fait état, depuis El-Oued, d'un «complot contre les élections» de l'intérieur, pour pousser le peuple à «désespérer du changement à travers ces élections». «Un complot que les partisans du boycott mettent à exécution, même sans le savoir», a-t-il encore estimé. De son côté, le président du Front de la justice et du développement (FJD), M. Abdellah Djaballah, a appelé les citoyens à se montrer «vigilants face aux complots ourdis à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour déstabiliser l'Algérie», alors que le secrétaire général du Front de la bonne gouvernance (FBG), M. Aïssa Belhadi, a estimé, depuis Laghouat, que le prochain scrutin était «aussi important» que la révolution et l'indépendance. Rachida T.