Plusieurs partis politiques, engagés dans la course pour les élections législatives du 10 mai prochain, ont plaidé mercredi pour le "passage du relais" à une nouvelle élite politique, notamment aux plus jeunes, afin, disent-ils, de contribuer à la consécration d'une "réelle" démocratie en Algérie. Au même moment, le directeur général pour les affaires légales et juridiques au ministère de la Justice, Mohamed Amara, a assuré, depuis Batna, que le législateur algérien avait pris toutes les dispositions pour assurer la transparence des prochaines élections. Ainsi donc, en ce 11e jour de campagne électorale, le président du Rassemblement patriotique républicain (RPR), Abdelkader Merbah, a affirmé à Tlemcen que le prochain scrutin législatif représentait "une belle occasion à saisir pour le transfert de la souveraineté au peuple". M. Merbah a estimé, lors d'un meeting populaire, "qu'il était temps de transférer le pouvoir au peuple", réaffirmant que les élections du 10 mai pourraient contribuer à la consécration d'une "démocratie réelle". "Saisissons ainsi cette occasion pour construire notre démocratie", a-t-il clamé. De son côté, le président du Mouvement des citoyens libres (MCL), Mustapha Boudina, a déclaré, depuis Médéa, que le moment était venu de "passer le relais aux jeunes" qui méritent, selon ses dires, de "prendre enfin la destinée du pays". M. Boudina, qui a décidé de ne pas briguer de mandat à l'Assemblée populaire nationale (APN), a déploré le fait que des chefs de partis et hommes politiques, au long parcours, se portent candidats, alors qu'ils auraient dû "laisser la chance aux jeunes militants ou cadres de leurs formations politiques". "La place de la classe politique n'est pas au sein du Parlement, mais au sein des instances exécutives de leurs formations politiques respectives. Ils doivent être les conseillers techniques de nos jeunes parlementaires et cadres de la nation, pas des tuteurs ou des chefs de clans", a-t-il encore estimé. A El-Bayadh, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a affirmé que l'Algérie était dans une phase "décisive" et que les élections du 10 mai constituaient l'opportunité d'un "passage vers une nouvelle ère". Elle a souligné, en ce sens, que les citoyens algériens, dont ceux d'El-Bayadh, aspiraient à un "changement radical" et que le 10 mai 2012 sera une "occasion" de prouver la "véritable volonté" du peuple. Quant à la présidente du Parti de l'équité et de la proclamation (PEP), Naïma Salhi, elle a appelé, depuis Sétif, à élire un Parlement "fort" et un gouvernement "capable" de gérer les affaires des Algériens, en étant guidés par la "compétence alliée à la probité". "Il faut choisir des candidats compétents, honnêtes, ne cherchant ni les biens matériels, ni la notoriété", a-t-elle souligné, en souhaitant de voir les élections remportées par les listes de son parti qui saura "mobiliser toutes les énergies juvéniles et ouvrir les portes devant les compétences exilées à l'étranger". Le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, a estimé, depuis Relizane, que les prochaines législatives constituaient une opportunité pour les jeunes d'opérer le "changement et décider de leur destin". "La jeunesse doit saisir cette occasion pour opérer le changement", a ajouté M. Rebaïne avant de lancer : "Ouvrez les portes aux jeunes". Même son de cloche chez le président du Parti El-Djil El-Djadid, Sofiane Djillali qui a appelé, lors d'une rencontre de proximité à Djelfa, les jeunes à s'impliquer dans la vie politique. "La jeunesse se doit d'investir le domaine politique pour prendre son destin en main et ne plus se complaire dans l'attente d'un hypothétique sauveur", a-t-il dit à un groupe de jeunes. En faisant cette recommandation, il a conseillé à cette frange de la population d'"exercer la politique dans un cadre organisé, en adhérant à des partis politiques de leur choix". Pour sa part, le président du Mouvement El-Infitah, Amar Bouacha, a exprimé sa conviction, à Bouira, que les prochaines élections soient "déterminantes" pour le destin de l'Algérie et de son peuple, particulièrement les jeunes, alors que le président du parti El-Fadjr El-Djadid, M. Tahar Benbaïbeche a mis l'accent, depuis Relizane, sur le rôle de la jeunesse dans "le changement pacifique et civilisationnel" au prochain scrutin. Quant au président du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, il a plaidé, à Ghardaïa, pour un changement "radical, démocratique et pacifique", conformément à la "volonté" du peuple algérien. Le patron du Front du changement a insisté, dans le même registre, sur un changement rapide, "aujourd'hui au lieu de demain", afin de bannir à jamais l'"échec" et les "erreurs" du système politique, enregistrés depuis l'indépendance. De son côté, le secrétaire général du Mouvement de l'entente nationale (MEN), Ali Boukhezna, a qualifié, depuis Boumerdès, le prochain scrutin de "bond qualitatif" à réussir, appelant les électeurs à accomplir leur devoir électoral pour pouvoir "élaborer une charte nouvelle et fonder un Etat moderne et prospère". Enfin à Mostaganem, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a insisté sur l'accélération de l'investissement pour construire une économie "forte". "L'Etat aidera l'investisseur en réduisant l'impôt, rééchelonnant sa dette, lui accordant des crédits, lui fournissant des jeunes sans expérience et assurant la moitié de leurs salaires mensuels, à condition qu'il s'éloigne de la mentalité des conteneurs et contribue à l'emploi", a-t-il dit. Par ailleurs, la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (CNISEL) a annoncé, mercredi, avoir obtenu l'accord du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales pour que ses représentants soient présents dans les centres de dépouillement à travers les différentes wilayas du pays.