Le secrétaire général du Mouvement Populaire Algérien (MPA), Amara Benyounès, a réitéré son appel en faveur d'une «forte participation» au scrutin législatif du 10 mai prochain, seul moyen, pour lui, de garrotter judicieusement la fraude électorale. Tout en plébiscitant la politique du président de la République et toutes les réformes, le Secrétaire Général du MPA a prôné une économie de marché, à partir de la salle Saâda d'Oran (ex Colisée) lors d'un meeting animé hier. L'ancien ministre a indiqué que cette échéance (10 mai) est importante, en soutenant que «ce scrutin est important, voire crucial, pour sauver l'Algérie une nouvelle fois». Sur l'objectif de son mouvement, l'orateur aura lors de son discours, évoqué les fondamentalistes. Ainsi, pour contrer ceux qui font de la religion leur cheval de bataille, l'orateur a appelé l'assistance à aller en force, le 10 mai prochain, aux urnes, pour faire de ce printemps, une saison de la démocratie en misant pleinement sur les démocrates. Il ajoutera, de ce fait, que l'Algérie de Bouteflika n'est pas la Tunisie de Benali. Fustigeant dans ce sens les islamistes, Amara Benyounès, s'est dit avoir une seule et unique reconnaissance, celle de l'Emir Abd El Kader, et non celle des Etat du Golf. Un état de fait, qui selon l'orateur, est une raison suffisante pour qu'il se positionne dans le camp du président de la République. «J'ai toujours été avec le président Bouteflika, dans sa politique et ses réformes», a affirmé Amara Benyounès, estimant que c'est là la seule issue pour préserver la sérénité et l'unité de l'Etat, contre les vents des complots qui ravagent les pays amis et voisins. Pour appuyer sa politique, le SG du MPA ajoutera notamment que les fondamentalistes plaident pour un système turc qu'ils veulent imposer en Algérie, or la Turquie est un pays membre de l'OTAN, elle est signataire d'une convention stratégique avec des pays ennemis et le pouvoir militaire est garant de la laïcité du pays, ce qui est contradictoire avec le principe fondamentaliste-même et les constantes nationales. Le changement «Le changement ne sera possible que par la voie des urnes» car, a-t-il estimé, «le peuple algérien repousse la violence après avoir tiré les leçons de la dernière décennie et d'un automne qui reste dans les mémoires de chacun, malgré l'amnésie de certain». Le programme du MPA propose des solutions destinées à «améliorer la vie quotidienne des citoyens, dans les différents domaines de la vie sociale», a-t-il ajouté, avant de proposer en conclusion l'institutionnalisation d'une journée nationale des victimes de la tragédie des années 90. Pour M. Benyounès, «si le peuple algérien vit sa religion loin de toute forme de pression, il affronte par contre des difficultés économiques et sociales qui exigent d'êtres prises en charge par des programmes concrets». Il a également estimé que les prochaines élections seront «déterminantes». C'est pourquoi, a-t-il dit, «il faut aller voter en force pour construire un avenir prometteur pour tous les algériens». Le premier responsable du MPA a également souligné que les moudjahidine et les Chouhadas ont consenti «d'énormes sacrifices» pour faire de l'Algérie un pays fort et digne de son sacrifice, d'où il rappellera l'importance de continuer à considérer les enfants de Chouhadas. M. Benyounès a en outre affirmé qu'une participation «massive» des jeunes et des femmes aux élections constituera «un autre moyen sûr de barrer la route à la fraude». Il a invité, à ce propos, l'électorat à «ne pas se laisser convaincre par les différents courants au détriment des nationalistes et des démocrates». La jeunesse souffre plutôt de problèmes concrets tels que «le logement, le chômage et l'instabilité», a ajouté le leader du MPA qui a également promis d'être le portevoix des algériens. M. Benyounes a insisté sur le fait que, « c'est en se rendant aux urnes qu'ils (les jeunes) pourront changer leur sort et réclamer leurs droits, tout en les appelant, à s'impliquer dans la vie politique pour ne pas laisser les autres choisir à leur place». La question de l'emploi des jeunes a été également évoquée par M. Benyounès. L'ANSEJ passée au crible Il a estimé que la formation était susceptible de procurer aux jeunes un emploi permanent, critiquant au passage le dispositif ANSEJ dans la mesure où les bénéficiaires se retrouvent parfois incapables de rembourser leurs crédits, sachant que plus 80% des projets Ansej «ont échoués». A ce propos, M. Benyounes a déclaré que «les Algériens doivent être formés et qualifiés dans tous les domaines pour faciliter leur accès à l'emploi.» Et d'ajouter : «le système de l'Ansej n'a fait que compliquer la situation de nos jeunes. Au départ, le jeune est simplement chômeur ; après l'accès à l'Ansej, il s'octroie un prêt bancaire qu'il dilapide par méconnaissance et se retrouve en finalité chômeur et endetté». Concernant l'électorat féminin, les femmes représentent en Algérie une majorité de 51% de la population, alors qu'elles sont minoritaires dans le fichier électoral, soit une différence de 2 millions de femmes non inscrites. Il faut aussi relever dans son intervention, une unanimité incontestable, un plaidoyer vigoureux en faveur d'une participation massive et citoyenne à ce scrutin qui constitue, de son point de vue, une étape décisive dans le processus de changement pacifique et le renforcement de l'Etat de droit. «Le changement que nous préconisons concerne l'édification d'un Etat populaire et démocratique», a-t-il argumenté, renouvelant son appel aux populations pour qu'elles aillent voter en force le 10 mai prochain, et défendre le caractère démocratique et républicain de l'Etat algérien.