Depuis que le marché de la téléphonie mobile et multimédia est ouvert à la concurrence, Djezzy, la marque commerciale d'Orascom Telecom Algérie (OTA) a toujours été la première au podium, damant le pion à ses concurrents directs, Mobilis (Algérie Telecom) et Nedjma (Wataniya Telecom Algérie). Cette tendance pourrait être renversée à partir de 2013, selon les prévisions d'une étude du très sérieux cabinet conseil irlandais, Research and Markets. Certes, Djezzy conservera sa position de leader mais Mobilis et Nedjma réussiront à la talonner de très près, analyse l'étude. Le nombre d'abonnés de l'opérateur Egyptien connaîtra une croissance limitée durant les cinq prochaines années, passant de 14,1 millions actuellement à un peu moins de 15 millions en 2013. Mobilis et Nedjma seront respectivement crédités de 12,4 millions et 6,1 millions d'abonnés dans cinq ans. Au total, l'Algérie comptera 33,3 millions d'abonnés en 2013 contre 29,7 en 2008. Cette hausse du nombre d'abonnés profitera donc davantage à la filiale d'Algérie Telecom et celle de Qatar Telecom qui seront à leur apogée durant les prochains exercices qu'à Djezzy dont la suprématie s'effrite. Le recul de cette dernière et la quasi-stagnation de sa croissance peut s'expliquer par la baisse de ses investissements mais aussi par l'attitude plus agressive, sur le plan marketing et publicitaire s'entend, de ses concurrents directs. Dans un climat de rude concurrence, les trois opérateurs déploient d'énormes efforts pour se maintenir dans une position de leader ou changer sa position d'outsiders. La tâche est de plus en plus rude pour Djezzy qui perd ainsi des parts de marché dont elle ne détiendra que 44% à l'avenir contre 47% à l'heure actuelle alors que Mobilis se verra attribuer des parts de 37,4% (35,4% en 2008) et Nedjma 18,2% (contre 17,2% en 2008). D'autant plus que le marché algérien commence à connaître la saturation déjà enregistrée dans d'autres marchés. Il y a encore de la marge mais celle-ci reste réduite si l'on tient compte des indications de Research and Markets. L'industrie de la téléphonie mobile et multimédia a ainsi enregistré une croissance de 6,6% durant le premier semestre de l'année en cours. Le chiffre d'affaires par utilisateur, plus communément appelé ARPU, a dégringolé de 10% durant la même période pour Djezzy et Nedjma. Il passera de 8,23 dollars en 2008 à 6,31 dollars en 2013. Celui de Mobilis ne connaîtra pas de changement. Selon les derniers chiffres du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, le secteur de la téléphonie mobile aurait un taux de pénétration de 92%. Une polémique sur le nombre d'abonnés est survenue dernièrement entre les trois opérateurs, chacun contestant les chiffres avancés par l'autre. L'agence de régulation des postes et télécommunications (ARPT) a effectué un grand toilettage de la réglementation qui régit ce secteur où régnait une certaine anarchie. Son conseil a promulgué, le 6 janvier dernier, une décision qui régule les offres promotionnelles des opérateurs de la téléphonie mobile de type GSM. L'ARPT notait, d'emblée, qu'il «est constaté un recours abusif en matière d'offres promotionnelles, ce qui pourrait être préjudiciable tant pour le marché algérien des télécommunications que pour le consommateur». La même source estimait que le recours à ces opérations de marketing de façon répétitive peut «constituer autant d'occasions successives de modifier le tarif de vente du service promu, tarif de vente contenu dans la notice tarifaire de l'opérateur déposée à l'ARPT avant sa mise en vigueur escomptée».