La campagne électorale pour les élections législatives du 10 mai, qui a pris fin dimanche à minuit, a été marquée par une course frénétique des candidats, qui se sont évertués à convaincre les électeurs d'aller voter. Pendant 21 jours, 44 partis politiques, dont 21 nouvellement agréés, et 186 listes indépendantes, en lice, se sont employés activement à conquérir l'électorat et le convaincre de leur «éligibilité» à la députation, multipliant les meetings (une trentaine par jour en moyenne) et les activités de proximité à travers le territoire national. Dans leurs discours de campagne, les candidats à l'Assemblée populaire nationale (APN), ont souligné l'opportunité que représentent les législatives 2012 pour consacrer la transition démocratique en Algérie, et préserver le pays de toute tentative d'ingérence étrangère. Les chefs des partis politiques ont mis l'accent également dans leurs discours électoraux sur l'amélioration du niveau de vie des Algériens en cas de victoire lors du scrutin à travers notamment la répartition «équitable» des richesses du pays. Ils se sont «investis» à sensibiliser l'électorat pour se rendre massivement aux urnes, au vu de l'importance de la prochaine APN, appelée à prendre en charge une révision profonde de la Constitution. Ils ont appelé à la valorisation du capital humain en tant que «véritable» richesse du pays, exhortant les citoyens à choisir des candidats «compétents et intègres» susceptibles de prendre en charge leurs problèmes quotidiens. La relance de l'économie nationale et la prise en charge de la question de l'emploi a été l'un des thèmes centraux des discours développés par les chefs de partis durant cette campagne. Si les candidats en lice soulignaient la nécessité de consolider la démocratie en Algérie, ils ont également mis en garde contre l'instrumentalisation de ce concept. Plusieurs partis politiques, engagés dans la course pour les élections législatives du 10 mai ont plaidé, en outre, pour le «passage du relais» à une nouvelle élite politique, notamment aux plus jeunes, afin de contribuer à la consécration d'une «réelle» démocratie en Algérie. Pour ce qui est du déroulement de la campagne, l'affichage sauvage à grande échelle des listes électorales a été le point noir de cette campagne. Les colleurs d'affiches n'ont épargné aucun mur, envahissant même les façades et les espaces de certaines institutions publiques comme les banques, les bureaux de poste, les sièges des administrations, les marchés, les entrées d'immeubles et même des panneaux de signalisation. Les postes «étrangers» A l'étranger où les opérations de vote ont débuté samedi pour permettre aux ressortissants algériens d'exercer leur droit civique, à l'exception de ceux établis en France qui attendront jusqu'au 8 mai du fait des élections présidentielles françaises, les candidats aux huit sièges réservés à la communauté nationale à l'étranger n'ont pas été en reste. Ils ont su tirer profit des espaces mis à leur disposition par les missions diplomatiques et consulaires algériennes pour afficher leurs listes, portraits et programmes. Par souci de garantir la régularité et la transparence de l'ensemble des opérations du processus électoral, une commission nationale indépendante de surveillance des élections a été installée en février. Cette commission chargée de l'opération de surveillance du processus électoral et de l'impartialité des agents de l'Administration dans le respect de la Constitution et des lois en vigueur, est composée de représentants des partis politiques et ceux des listes des indépendants. Elle a reçu environ 400 recours depuis le lancement de la campagne électorale le 15 avril dernier. Une autre commission nationale de supervision des élections législatives, composée exclusivement de magistrats, a également été installée. Cette commission, présidée par M. Slimane Boudi, est chargée de superviser les opérations électorales du dépôt des candidatures au parachèvement du scrutin. Vingt mille représentants de l'appareil judiciaire ont été ainsi mobilisés pour superviser dans les meilleures conditions l'opération électorale. D'autre part, l'Algérie a fait appel à des observateurs étrangers pour suivre le déroulement du processus électoral. Plus de 500 observateurs internationaux, dont 120 observateurs de l'Union européenne (UE), 200 de l'Union africaine (UA), 132 de la Ligue arabe, 10 de l'ONU et 20 de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), en plus des deux délégations des ONG Carter et NDA, auront été mobilisés pour superviser l'opération électorale.