Le ministre de l'Agriculture et du développement rural, M. Rachid Benaissa, a appelé mardi à Alger, la communauté internationale à accorder plus d'intérêt à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). L'intérêt mondial autour de la CNULCD «doit être ramené, au moins, au même niveau que les autres conventions de Rio issues du sommet de la terre en 1992 au Brésil», a précisé M. Benaissa lors d'une conférence de presse en marge d'un atelier régional d'information sur la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse. Le ministre estime qu'accorder à la CNULCD le même intérêt que les deux autres conventions de Rio, la Convention sur la diversité biologique (CDB) et la Convention-cadre de Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), «nécessite le renforcement des moyens mobilisés». «Nous avons constaté avec satisfaction l'évolution de l'intérêt mondial aux questions liées au climat. Cependant, le monde a considéré pendant vingt ans que la lutte contre la désertification est une question qui concerne uniquement certains pays, notamment du continent africain, alors que l'enjeu pour nous est la survie, la revitalisation des territoires entiers et la cohésion sociale», a-t-il expliqué. Dans son allocution lors des travaux de cet atelier, M. Benaissa a estimé qu'»en tant que phénomènes globaux, la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse ne peuvent être traitées que dans un cadre national et international intégré qui permet une mutualisation optimale des moyens et une mise en synergie des efforts de l'ensemble des parties prenantes». De son coté, le secrétaire exécutif de l'UNCCD, M. Luc Gnacadja a plaidé pour un accord international en fixant des objectifs communs de développement durable. «Nous encourageons la communauté internationale à trouver un accord sur les objectifs quantifiés visant à mieux évaluer au niveau mondial, l'impact de la désertification et la dégradation des terres», a-t-il expliqué, soulignant que «les pays ne pourront correctement lutter contre ces phénomènes que lorsque les décideurs nationaux pourront aussi mesurer les coûts de la désertification et la dégradation des terres». Le secrétariat de la CNULCD appelle ainsi la communauté internationale à trouver un accord pour atteindre «un taux nul» de dégradation des terres d'ici 2030, selon M. Gnacadja. «De notre point de vue, un tel objectif contribuera grandement à une viabilité mondiale», a-t-il souligné.