Hier matin, le musée El-Moudjahid a été le théâtre, encore une fois, d'une discorde entre l'organisation des «fils de moudjahidine» et celle des «Moudjahidines». La cause de cette discorde a éclaté le jour commémorant les massacres du 17 octobre 1961. L'évènement a été organisé, et c'est une première, par l'organisation des fils de moudjahidine sous l'égide de son secrétaire de wilaya chargé du dossier de l'émigration. Une décision qui a provoqué la colère du bureau de wilaya de l'ONM et les moudjahidine présents au Musée. Ces derniers se sont insurgés lorsqu'ils ont appris que les organisateurs ont fait appel au moudjahid «Yacef Saâdi» pour participer à l'évènement et donner une conférence aux élèves des établissements scolaires, Maisons de jeunes ainsi que les jeunes scouts, présents en masse. La riposte des anciens a été cinglante. «L'Oranie compte de grands moudjahidine qui peuvent apporter leurs témoignages sur les évènements du 17 octobre 1961. Il y a aussi le bureau de wilaya de la fédération de France pour parler de cet évènement. On n'est pas contre Yacef Saâdi à qui on reconnait un parcours révolutionnaire mais contre le fait qu'on tend à faire croire que les grands moudjahidine sont ceux du Centre ou de l'Est.». Soumeur Abdelkader, le secrétaire général du bureau de wilaya d'Oran de l'ONM et membre du conseil national de cette organisation, a déclaré à ce sujet «On ne s'oppose pas à la présence de Yacef Saâdi, ce qu'on a reproché aux organisateurs c'est de ne pas nous avoir avertis de sa venue pour qu'on lui réserve l'accueil qu'il mérite en tant que grand moudjahid. On aurait souhaité que nos enfants nous consultent et organise en collaboration avec nous tout évènement historique». Il faut savoir que la wali qui participe à tout rituel d'une commémoration était présent mais a vite quitté les lieux écœuré par le climat ambiant. Une tension qui s'est apaisée par la suite, lorsque les moudjahidine se sont résignés à entrer dans la salle de conférence marquée par l'absence du héros d'hier et du jour … «Yacef Saâdi».