Oran est en passe de devenir un véritable pôle économique méditerranéen, voire mondial. Après le congrès de l'OPEP tenu en janvier 2009 et les préparatifs qui vont bon train pour la tenue du 16ème congrès mondial du GNL en avril 2010, ne voilà-t-il pas que Chakib Khelil annonce, ce jeudi, que la ville d'Oran abritera également quelques manifestations d'envergure mondiale dans le domaine de l'énergie. Ainsi, selon le ministre de l'Energie et des Mines, «un congrès mondial de l'énergie sera organisé à Oran entre octobre et novembre 2011». Il ajoutera qu'El Bahia aura aussi l'honneur de recevoir, les 3 et 4 mars prochains, les participants à l'assemblée internationale du gaz. Elle recevra, également, la cinquième édition de la semaine internationale de l'énergie en novembre 2010. Cinq manifestations d'envergure mondiale en l'espace de 18 mois; c'est inédit pour la ville d'Oran. C'est aussi une chance pour la ville de sortir d'une léthargie qui a trop duré, malgré son statut de deuxième ville du pays. Le déferlement de tant d'étrangers et d'experts sur la ville et sa visibilité médiatique en rapport au contenu des conclaves qui s'y tiennent ont de quoi lui redonner une stature de métropole économique. Ça permettra aussi de développer, dans le sillage de ces évènements, les activités économique, touristique et culturelle dans la ville, moribondes depuis des lustres. Cependant, Oran est-elle prête à sa propre mue et pourra-t-elle saisir cette occasion pour apprendre (ou réapprendre) à recevoir ? Certes, les travaux du Centre des conventions de Sonatrach et les autres structures d'accueil y attenant avancent à grand pas et seront probablement au rendez-vous, mais la ville et la région risquent de ne pas en récolter les dividendes en matière de tourisme, et surtout de développement économique si elles se contentent de regarder l'évènement se passer. L'inquiétude visible de Chakib Khelil, ce jeudi, concernant d'autres travaux dont les lenteurs peuvent perturber grandement la tenue du GNL 16, en dit long sur les capacités de la ville à organiser de telles manifestations. Les travaux, notamment ceux de la trémie à proximité du Sheraton et de Plaza et des chantiers d'assainissement et du tramway semblaient causer beaucoup de soucis au représentant du gouvernement qui aurait confié que ces lenteurs pouvaient remettre en cause la tenue du GNL16. Autre souci, celui de la capacité du port d'Oran à recevoir de gros navires. A ce sujet, le DG de l'EPO nous a affirmé que les travaux de déroctage et de dragage seront achevés dans un mois et que le port sera prêt pour cette échéance. Autre projet déterminant pour la réussite du LNG 16, le nouveau terminal de l'aéroport d'Es Senia dont le taux d'avancement de l'opération a atteint 71%, selon les explications fournies au ministre. Cette infrastructure, dont la réception est attendue pour la fin de l'année, disposera de toutes les commodités conformes aux normes des aéroports internationaux, selon un exposé présenté devant le ministre. Ce terminal, auquel une enveloppe budgétaire de 9,200 millions d'euros (environ 1 milliard de dinars) a été consacrée par Sonatrach, permettra de traiter deux vols en même temps (arrivée et départ), soit une capacité de 5.000 voyageurs/jour. Si les travaux inclus directement dans le projet de la tenue du LNG16 sont satisfaisant à l'image du terminal de l'Aéroport et du centre des conventions de Sonatrach, la ville semble indifférente à ces évènements qui pourraient pourtant constituer une aubaine pour son développement. Le potentiel touristique de la ville et ses innombrables possibilités de création d'activités économiques peuvent être mis à profit pour en faire une cité attractive et entreprenante. Les autorités –et les citoyens- de la ville d'Oran ont du pain sur la planche en matière de réseau routier fiable et sûr, de structures hôtelières et de restauration accueillants, de rues propres et de cadre urbain agréable. Les leçons devraient aussi être tirées de la visite de Jacques Chirac, en 2003, où on a procédé à des rafistolages coûteux et éphémères. La ville et la région ont une aubaine à saisir pour faire, dans le sillage de ces manifestations, le plein «d'énergie» et carburer en matière de développement «à pleins gaz».