Chakib Khelil se rendra ce week-end au Caire (Egypte) pour participer les 6 et 7 décembre à une réunion de l'OPEP avant de regagner Doha pour assister, le 9 décembre, à l'assemblée du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), qui devra élire un secrétaire général de cette organisation et choisir parmi plusieurs candidats qui seront présentés par les pays concernés dont le Qatar, la Russie, le Nigeria et l'Iran. L'annonce du départ vers l'Egypte, faite par le ministre lui-même lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège de Sonatrach activité aval, en marge de sa visite d'inspection des sites concernés par l'accueil des participants au Congrès GNL 16, a soulevé un rire dans la salle. La question posée portait sur le devenir des sociétés égyptiennes installées en Algérie et dont le personnel a quitté le pays, définitivement pour certains. « Je pars dans le cadre d'une visite officielle », a juste indiqué Chakib Khelil, avant d'expliquer que les sociétés égyptiennes engagées dans certains projets, comme l'usine d'engrais d'Orascom et dont le taux d'avancement des travaux avoisine les 70%, ont consenti de lourds investissements. D'autres sont installées en tant que sous-traitants de firmes internationales à l'exemple du grand projet industriel de Terga (Aïn Témouchent) avec Alstom où le nouveau complexe GNL de Skikda. « Le remplacement du personnel démissionnaire prendra du temps, ce qui va avoir un impact sur les projets mais nous sommes en train de travailler avec les responsables des sociétés concernées pour qu'il n'y ait pas plus de retard », a-t-il indiqué. Le ministre est revenu ensuite sur l'arbitrage international demandé avec « insistance », précise-t-il, par Sonatrach au sujet du prix du gaz. Rappelant que l'arbitrage international concernant le projet Gassi Touil avec la firme Repsol a été rendu en faveur de la société algérienne, il a ensuite estimé qu'en ce qui concerne la deuxième partie liée au prix du gaz, les résultats ne seront rendus qu'au bout des 6 prochains mois. « Nous pouvons avoir gain de cause pour certaines questions et pas pour d'autres », a-t-il averti, en citant les cas des clauses de « flexibilité » et de « changement substantiel » interprétées différemment par les parties algériennes et espagnoles. « Les situations changent. Elles étaient en notre faveur il y a à peine trois ans, mais ce n'est plus le cas maintenant », prévient-il en donnant comme argument la saturation du marché américain qui n'importe plus de gaz, et ses conséquences sur les « marchés spot » caractérisés désormais par la faiblesse des prix. « Heureusement que nous avons des contrats à long terme, sur 15 ans », rassure le ministre, qui confirme que Sonatrach vend son gaz beaucoup plus cher comparé aux prix en vigueur aujourd'hui sur ces types de marchés. C'est toute la spécificité de ce produit qui ne dispose pas d'un marché mondial du gaz contrairement au pétrole. Selon les régions, les pays exportateurs se retrouvent dans des situations de quasi monopole à l'exemple des Russes pour les pays européens du Nord et l'Algérie pour ceux du Sud. Chakib Khelil se base sur cette réalité pour expliquer que des interventions de type réduction de la production pour augmenter les prix du gaz comme on le fait pour le pétrole n'est pas envisageable. Selon lui, les décisions doivent émaner de volontés politiques. Après Doha, Oran abritera le 19 avril une réunion du FPEG. « Les ministres des pays participants pourront envisager de venir la veille pour assister à l'ouverture du congrès GNL 16 », a-t-il souhaité lors de cette 4e visite à Oran, consacrée aux préparatifs de ce rendez-vous pour lequel deux bateaux hôtels ont été prévus pour accueillir les participants. Le port d'Oran a engagé des travaux de dragage pour augmenter le tirant d'eau de certains bassins comme le quai Conakry qui sera ramené à plus de8 m, ce qui va permettre à ces bateaux d'accoster sans danger. Selon le ministre, le seuil de participation du dernier congrès, le GNL 15 de Barcelone, a été dépassé. « Nous allons, dit-il, attendre encore un mois, si la même évolution se maintient, nous allons recourir à un troisième bateau. » Cette option est très probable, car il évoquera lui-même la disqualification d'un des hôtels retenus pour cause de « problèmes avec la justice »