Une quarantaine de petites et moyennes entreprises (PME) publiques ont disparu durant le premier semestre de 2009, selon des statistiques du ministère de tutelle. La population de PME du secteur public compte dé-sormais 598 entités contre 637 en 2008. Le ministère impute ces disparitions à la restructuration et à la réorganisation du secteur public dont la privatisation des entreprises publiques. Il faut cependant relever que de nombreuses sociétés de cette catégorie qui n'ont pas trouvé preneurs et qui étaient complètement déstructurées ont mis la clé sous le paillasson. Le département de Mustapha Benbada rappelle, également, que la dissolution des ex-entreprises de promotion du logement familial (EPLF), devenues depuis -l'entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI)- est aussi pour beaucoup dans cette décroissance du nombre de PME publiques. Des chiffres fournis par le Forum des chefs d'entreprises illustrent la déliquescence du tissu des PME publiques. Ces entreprises auraient licencié pas moins de 20000 employés entre 2006 et 2007. Leurs effectifs sont passés de 70241 personnes durant le premier semestre 2006 à 59925 salariés durant les six premiers mois de 2007. Cette chute du nombre d'employés du secteur public s'est poursuivie ces trois dernières années pour atteindre 51.149 salariés durant le premier semestre de l'année en cours. Le nombre de secteurs dans lequel ces PME sont opérationnelles est également réduit. Elles se répartissent sur cinq secteurs, à savoir l'industrie, les services, le bâtiment et les travaux publics, les mines et carrières ainsi que l'agriculture. Les PME publiques disparues n'ont pas pu survivre aux coups de boutoir de la libéralisation de l'économie nationale qui avait ouvert à la concurrence de nombreux secteurs d'activités qui étaient jusque-là sous le monopole du secteur public. En l'absence de dispositifs de mise à niveau efficaces, ces entreprises se sont retrouvées face à une concurrence devant laquelle elles ne faisaient pas le poids. L'initiative privée est désormais le principal tremplin pour la création de PME en Algérie. À la fin du 1er semestre 2009, le nombre de PME privées déclarées s'élève à 335.486 sociétés. Rien que pour cette période, plus de 17000 nouvelles PME privées ont vu le jour. Il faut convenir aussi que le climat des affaires en Algérie semble être médiocre y compris pour cette catégorie d'entreprises. Environ 7000 entreprises sont à l'arrêt dont 4698 ont été définitivement radiées au niveau des administrations publiques (CNRC, CNAS …etc.). De l'avis de nombreux observateurs, le développement des PME en Algérie est entravé par l'économie parallèle. La forte pression fiscale ainsi que l'absence d'instruments de financements adaptés pousseraient de nombreuses entreprises de taille petites et moyennes à évoluer dans la sphère informelle. Dans un tel contexte, la volonté des pouvoirs publics de contribuer à la création de près de 200000 PME les cinq prochaines années s'avère laborieux.