Le 11 décembre 2006, en mission de perquisition visant le domicile d'un malfrat qui faisait l'objet d'un avis de recherche, les éléments de la police du commissariat d'Es Senia, wilaya d'Oran, ne crurent pas leurs yeux. La maison était bourrée de marchandises tout genre : appareils électroménagers, meubles, matériel d'informatique, instruments médicaux, articles technico-didactiques de la formation professionnelle, pièces de rechange automobiles, outillage de vulcanisation, bijoux, divers effets domestiques…Bref, une véritable caverne d'Ali Baba. Truffée d'objets flambants neufs et de bric-à-brac, d'une valeur marchande de plusieurs milliards de centimes, la maison du mis en cause A.M ressemblait à un petit supermarché achalandé et mal arrangé. Un capharnaüm. Ce n'était pourtant là qu'une infime partie du butin ramassé par cette bande de gangs spécialisée dans le cambriolage nocturne, et dont le noyau dur est un trio composé de deux repris de justice et un mineur. Les policiers ayant mené la perquisition mirent des heures dans l'inventaire. Un appel, visant l'identification des objets découverts, fut par la suite lancé par la police à destination des victimes qui avaient déposé plainte. Plus de quinze victimes se manifestèrent et reconnurent leurs objets volés, sans compter celles qui entre-temps renoncèrent aux poursuites. Parmi les victimes, le secteur sanitaire d'Es Senia, un CFPA, un mécanicien vulcanisateur, un prestataire de services informatiques, plusieurs ménages… La bande, qui sema la terreur dans la localité d'Es Senia entre 2005 et 2007, jetait son dévolu sur tout ce qui se trouvait dans son rayon d'action, n'épargnant rien ni personne. Les deux accusés, A.M et B.F, ont beau essayé de porter le chapeau au mineur, qui « nous a confié cette marchandise le temps que sa famille expulsée par le locataire déniche un nouveau loyer », les magistrats n'ont pas cru à un seul mot de ce conte à dormir debout, monté de toutes pièces dans la cellule. Pour la bonne et simple raison que la marchandise ressemblait plutôt à des lots tout-venant mis aux enchères. Curieusement, c'est le mineur, jugé à part (devant le juge des mineurs de la Cour d'Oran), qui était le chef de bande. Ce dernier avait un ascendant moral sur ses deux ainés, et était obéi au doigt et à l'œil. Le Procureur général a requis 10 ans de prison contre M.M et 5 ans de prison contre B.F. Au terme des délibérations, ces derniers ont été condamnés à 5 ans d'emprisonnement pour «association de malfaiteurs et vol qualifié».