Le verdict de l'affaire des of-ficiers de police de la Sû-reté de wilaya d'Oran- impliqués dans des actes de malversation -liés à une perquisition dans le domicile d'un baron de kif sis au quartier Mediouni, au centre-ville d'Oran, en octobre 2006, est tombé mercredi à une heure très tardive. Ainsi, l'ancien chef de la Police judiciaire (PJ) du Commissariat de wilaya d'Oran, Mhidi Youcef, a été condamné à 5 ans de réclusion criminelle. Ceci alors que les trois coaccusés restants, à savoir un ex-officier, stagiaire à l'époque, Dehmani Hasni, une ex-inspectrice de la Brigade anti-stup, ainsi qu'un ex-policier qui faisait office de chauffeur lors de la perquisition en question, ont été innocentés par la justice. Pour rappel, déjà jugée par la même juridiction en 2008, l'affaire revient après pourvoi en cassation par le parquet général. Au premier procès, le tribunal avait prononcé trois condamnations et un acquittement. Donc, trois ans après les faits, les quatre mis en cause suscités ont comparu devant la justice pour répondre des chefs d'accusation de « faux dans des documents de procédures policières et vol ». Les faits, tels que consignés dans l'arrêt de renvoi de la Chambre d'accusation, remontent au 29 octobre 2006, jour du mois de Ramadhan. En application d'un ordre de perquisition émanant de la PJ, sur réquisition du procureur de la République, une équipe de la brigade antistupéfiants s'est déplacée au domicile d'un baron de kif, qui faisant l'objet d'un mandat d'arrêt, sis au quartier populaire Mediouni, à Oran. Les officiers ayant diligenté cette perquisition ont saisi une quantité de 2,6 kilos de résine de cannabis traité, sous forme de 60 plaques de 100 grammes, et une somme d'argent, supposée être des revenus du trafic de drogue. Justement, c'est cet argent qui constitue le corps du délit, reproché à ces officiers du corps constitué de la DGSN. En effet, en se référant toujours aux actes mentionnés sur le dossier d'accusation, il est reproché à ces officiers de police d'avoir mis main basse sur une partie de l'argent confisqué lors de la perquisition et, pour « masquer » ce vol, les premiers procès-verbaux de la perquisition du 29 octobre auraient été volontairement détruits pour rédiger, le lendemain, de nouveaux PV faisant mention d'un montant sous-déclaré. En clair, les PV falsifiés faisaient état d'une somme de 100 millions de centimes. Cependant, selon la plainte déposée par la propriétaire du domicile perquisitionnée, la mère du baron recherché en l'occurrence, « les policiers lui ont pris 150 millions de centimes », qui, de plus, représentaient, selon sa déposition, « un argent de bien acquis appartenant aux héritiers et non des revenus de la vente de drogue comme prétendu par les policiers rédacteurs des PV ». En outre, une quantité de 100 grammes de kif manquait du poids exact du kif saisi, lequel a fait l'objet de l'analyse technique d'usage au niveau du Laboratoire régional du commissariat central.