Réalisation concrète d'un projet urbain de grande envergure, l'installation du tramway dans les grandes villes algériennes a pour principe fondateur de les désengorger et de les rendre plus accessibles à tous en vue d'améliorer la qualité de vie et de l'espace urbain. Plus de 50 ans après la suppression de la dernière ligne des fameux Tramways algériens (TA) en septembre 1959, ce moyen de transport refait surface avec la mise en service des deux premiers tronçons de la première ligne, appelée «ligne Est» qui relie Bordj El Kiffan aux Fusillés et le lancement des travaux de réalisation d'autres tramways à Oran, Constantine et Ouargla. ...Les transports en commun retrouvent leurs lettres de noblesses Après deux ans de retard, le tramway d'Alger a finalement vu le jour et les efforts pour doter la capitale et les autres grandes villes du pays d'un réseau urbain et moderne se poursuivent. Suivant l'exemple des grandes capitales mondiales, Alger s'est tournée vers les tramways. Depuis que le premier tronçon de la première ligne est lancé, les travaux se sont succédés rapidement au rythme des extensions et des créations de nouveaux réseaux. A Alger le premier tronçon du tramway de la capitale entre Bordj El Kiffan et la Cité Zerhouni-Mokhtar long de 7,2 km a été mis en exploitation le 8 mai 2011, alors que le second reliant la Cité Zerhouni Mokhtar aux Fusillés (centre ville) sur 9,1 km a été mis en service le 15 juin dernier, en attendant l'achèvement des travaux du 3è et dernier tronçon de cette ligne Est qui s'étendra jusqu'à Dergana sur près de 7 km. A Oran, le taux d'avancement des travaux de la ligne de tramway a dépassé les 80%, et un avis d'appel d'offres national et international a été lancé pour la réalisation de l'étude d'avant projet détaillé (APD) pour la réalisation de deux extensions. A Constantine, l'arrivée des rames du tramway a marqué une étape importante dans l'avancement des travaux de réalisation de ce projet qui va offrir un nouveau moyen de locomotion «viable et fiable» pour la ville des ponts suspendus et dont la mise en service est prévue pour fin 2012. Concernant le futur tramway de Ouargla qui couvrira, une fois opérationnel début 2015, une distance de 12,6 km, jalonnée de 23 stations, les études techniques du projet se poursuivent activement, en dépit de certaines contraintes de terrain. Ces dernières années, les transports urbains semblent avoir retrouvé leurs lettres de noblesses. La création d'un réseau de tramways algériens procéda d'une démarche globale des pouvoirs publics qui ont élaboré un programme de transport complet avec des relais entre téléphérique, métro, tramway et transport par bus. En effet, les transports urbains en Algérie, particulièrement à Alger, métropole de quelque 3 millions d'habitants, ont connu un renouveau sans précédent. Les autorités ont mis les bouchées doubles pour faire aboutir les différents projets de modernisation des transports collectifs dans les grandes villes, particulièrement à Alger constamment embouteillée par un parc automobile de près de 1,5 million de voitures. ...1990, la période la plus sombre de l'histoire des transports collectifs A la fin des années 1990, les transports urbains algériens, notamment au niveau de la capitale, traversaient la période la plus sombre de leur histoire. Les réseaux de transport collectif se trouvent englués dans les files automobiles interminables. L'absence d'investissement et de plans d'ensemble dans la modernisation des réseaux urbains dans les années 1980 en raison des difficultés financières auxquelles l'Algérie a dû faire face à l'époque ont été lourdes de conséquences. L'explosion démesurée du parc automobile qui trouve son origine, notamment dans l'octroi par les banques de crédits à la consommation, a paralysé toute circulation urbaine dans les grandes villes. Ces deux facteurs ont accentué la densité de la circulation automobile créant des embouteillages monstres, notamment aux heures de pointes. Le réseau de 4 téléphériques et de 3.454 autobus qui desservent, actuellement, Alger, mieux adaptés aux rampes et courbes serrés de ses quartiers, ne suffisent plus pour assurer la desserte dans de bonnes conditions. Il est reconnu que les moyens de transport collectif existants ne peuvent donner entière satisfaction en matière de qualité et de capacité de transport. Ces problèmes ont milité en faveur du développement des transports collectifs et il était impératif de se tourner vers un moyen offrant régularité, confort, rapidité et grande capacité. C'est ainsi, que l'idée du retour du tramway a refait surface. L'étalement des villes algériennes, l'explosion démographique et les embouteillages ont nécessité d'offrir une alternative à l'usage du véhicule individuel avec une qualité de transport attractive. Le tramway s'imposera ainsi peu à peu dans la plupart de nos grandes villes pour améliorer la qualité de transport urbain. Au rythme des nouvelles réalisations, de nouveaux projets de tramway pourront être réalisés dans les autres grandes villes du pays pour plus de confort dans les transports collectifs. Pour permettre l'approvisionnement en rames de tramway des villes programmées pour bénéficier de ce moyen de transport, en l'occurrence Annaba, Sétif, Sidi Bel-Abbes, Mostaganem, Ouargla et Batna, une usine d'assemblage et de maintenance de rames de tramway est en cours de réalisation à Annaba. Implantée sur le site de l'entreprise Ferrovial Annaba, cette société mixte algéro-française regroupant l'entreprise Ferrovial (51% des actions) et le français Alstom (49%), entrera en production avant fin 2013, et aura pour mission le montage des rames de tramway sous la marque algéro-française Cital.