Le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, a estimé mardi à Boumerdes que «Paris détient la clé de la question sahraouie» d'autant plus que la France est une puissance mondiale et dispose du droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies». Lors d'une conférence de presse animée en marge de la clôture de la 3eme université d'été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le président Abdelaziz a appelé le nouveau gouvernement français à «prendre des démarches positives en faveur de la question sahraouie» en exerçant «des pressions sur le gouvernement marocain pour l'amener à reconnaître le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Il a affirmé que le conflit du Sahara occidental n'a que trop duré ajoutant que «celui qui entrave les efforts pacifiques pour son règlement est connu». Le président sahraoui, qui s'est dit optimiste quant au nouveau gouvernement français, a souhaité voir ce dernier «prendre les démarches nécessaires dans le cadre des efforts en faveur de la résolution de cette question conformément aux règles et lois internationales». «L'intransigeance du gouvernement marocain vis-à-vis d'une solution pacifique de cette question menace la paix et la sécurité et entrave le processus d'intégration et d'édification de l'Union du Maghreb arabe (UMA)», a souligné le président Abdelaziz à la clôture de cette manifestation à laquelle étaient présents plusieurs ambassadeurs, une délégation du ministère des affaires étrangères d'Afrique du sud ainsi que le président de la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO). A cet effet, le président sahraoui a appelé la communauté internationale à «adopter une position ferme à l'égard du non respect par le Maroc des résolutions onusiennes et des lois internationales et de la volonté de l'Union africaine (UA) de parachever le processus de décolonisation de la dernière colonie en Afrique», Ce qui, a-t-il dit, «menace la paix et la sécurité dans la région d'Afrique du Nord tout entière». Il a rappelé dans le même contexte que l'UA qui est «un partenaire important de l'ONU concernant le règlement de la question sahraouie, est appelée à assumer ses responsabilités dans la mise en oeuvre du plan de règlement onusien au Sahara occidental en permettant au peuple sahraoui de jouir de son droit à l'autodétermination et à l'indépendance». Il a insisté par ailleurs sur la nécessité d'élargir les prérogatives de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) afin qu'elle puisse s'enquérir de la situation des droits de l'Homme et à oeuvrer à la libération des prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines». Le président sahraoui a estimé que la question sahraouie a connu ces derniers mois «des développements dangereux» d'autant plus que le gouvernement marocain qui occupe militairement les territoires et viole les droits de l'Homme, tente aujourd'hui de saper les efforts de paix». «L'intifadha du peuple sahraoui pour l'indépendance est aujourd'hui une réalité» et «gagne du terrain à tous les niveaux», conclut le président Abdelaziz.