Les délégations d'hommes d'affaires en visite en Algérie se suivent et ne se ressemblent pas. Il ne se passe pas une semaine sans qu'il n y ait des missions économiques. Après les Turcs, les Chinois, les Espa-gnols, voici le tour d'une soixantaine de chefs d'entreprises françaises de débouler, eux aussi, à Alger dans le cadre d'une rencontre entre le patronat français représenté par le Mouvement des entreprises de France, plus connu sous le nom de Medef, et le Forum des chefs d'entreprises (FCE) à l'hôtel Sofitel d'Alger. Et c'est en l'absence de la patronne des patrons français, en l'occurrence madame Laurence Parisot, que s'est ouvert, hier, cette rencontre entre des chefs d'entreprises algériens et français autour du thème «renforcer le partenariat algéro-français». Un laborieux programme- si on en juge par la récurrence de ce sujet -abordé jusque dans l'allocution du président du FCE, Réda Hamiani, qui a rappelé explicitement à ses hôtes français, à l'ouverture de la rencontre, la faiblesse des investissements français en Algérie. Loin d'être une vue d'esprit, cette situation n'en est plus que plus criante lorsque l'on constate, en effet, que la France demeure encore, malgré les vicissitudes, le premier fournisseur du pays durant les neuf premiers mois de l'année 2009. Une position très enviée du reste depuis longtemps mais qui devra être justifiée incessamment, semble-t-il, par un engagement plus fort des investisseurs français en Algérie. Revenant enfin sur les mesures prises par les autorités algériennes pour limiter les déséquilibres de la balance des paiements (LFC 2009), M. Hamiani a réitéré devant ses interlocuteurs français le refus de l'Algérie à supporter davantage une facture d'importations qui frise la faramineuse somme de 40 milliards de dollars (!). Pour le patron des patrons algériens, l'ouverture du commerce extérieur de l'Algérie doit d'abord favoriser, en priorité, le développement des capacités productives locales. Il est à noter qu'après la brève allocution de M. Hamiani, la parole a été donnée à des chefs d'entreprises françaises installées en Algérie venus apporter, à cette occasion, leurs témoignages. Ainsi, les représentants de plusieurs enseignes françaises (et pas des moindres) se succéderont pour évoquer, tour à tour, leurs «success-stories» en Algérie. On peut citer, ainsi, BNP Paribas, Total, Saint Gobain, Alstom, CMA-CGM et d'autres qui sont venus rendre compte non seulement de leurs réussites mais aussi de certaines difficultés ayant émaillés leurs parcours algériens respectifs. Et pour donner un peu de consistance à cette énième rencontre entre le MEDEF et le FCE, des rencontres B to B ont pu se tenir, dans l'après-midi, à l'abri des regards, à la salle Atlas réservée spécialement, à cet effet. Aujourd'hui, est prévue une conférence de presse conjointe avec la présence annoncée de Madame Parisot, présidente du MEDEF. A suivre