L'Afrique a réuni les conditions essentielles pour la relance de la croissance et du développement, a estimé mardi à Malabo (Guinée Equatoriale), le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, lors du XI Sommet de la fondation Léon H. Sullivan, où il a représenté le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika. Intervenant au débat plénier du sommet consacré au thème de «l'émergence de l'Afrique», M. Messahel a souligné que l'Afrique, en «abordant de front et avec détermination les exigences de paix, de sécurité, de démocratie, de bonne gouvernance, d'égalité entre hommes et femmes, a réuni les conditions essentielles à la relance de la croissance et du développement». «Si le regard porté sur l'Afrique a changé fondamentalement, cela est le résultat avant tout des efforts propres des pays africains individuellement et collectivement sur la base de la nouvelle approche du développement cristallisée par le NEPAD», a-t-il affirmé. «C'est ainsi, a-t-il ajouté, que le continent connaît depuis plus d'une décennie une croissance appréciable, s'établissant à une moyenne annuelle de 5%». Pour M. Messahel, cette croissance est d'autant plus significative qu'elle repose sur des fondements qualitatifs que sont, «en premier lieu, l'implication plus grande des parties prenantes qui a conféré au processus de croissance davantage d'inclusivité». En second lieu, a-t-il estimé, «les progrès réalisés en matière de gouvernance ont permis des avancées en matière de mobilisation par les pays africains de leurs ressources internes, et une allocation et une gestion plus rationnelles de celles-ci». En troisième lieu, selon lui, «l'accroissement notable des flux d'investissements, privés nationaux et internationaux, marque des progrès certains dans la réduction de la dépendance des pays africains par rapport à l'Aide Publique au Développement». «L'ensemble de ces développements atteste de l'amélioration de l'environnement de l'activité économique, et par voie de conséquence son attractivité pour les investisseurs», a souligné le ministre délégué. Evoquant les contraintes qui continuent d'entraver la pleine valorisation du potentiel économique du continent, M.Messahel a relevé que trois domaines font l'objet d'une attention particulière «d'abord de la résorption du déficit en infrastructures de transport, d'énergie, d'hydraulique, et d'information et de communication, domaine crucial pour une plus grande diversification des économies, l'amélioration de leur productivité et leur compétitivité, et l'accélération de l'intégration régionale et continentale». Obstacles Dans le même sillage,l'Afrique, a-t-il ajouté, pour surmonter les obstacles et contraintes en matière d'infrastructures «s'est dotée d'un programme à l'horizon 2040, connu sous l'acronyme PIDA». Le deuxième domaine de concentration des efforts africains se situe, selon le ministre délégué, dans «le développement des capacités scientifiques et techniques avec un accent particulier sur l'adaptation des systèmes de formation aux besoins des économies qui conditionne l'élargissement et la durabilité du processus de développement et l'accès à l'économie du savoir». Le troisième domaine d'attention a trait à la sécurité alimentaire, qui se pose avec d'autant plus d'acuité car l'Afrique est le continent le plus vulnérable aux effets des changements climatiques», a expliqué M. Messahel. «Les pays africains déploient beaucoup d'efforts pour relancer durablement l'investissement dans l'agriculture sur la base de stratégies intégrant les données liées aux changements climatiques», a-il-fait savoir. S'agissant du rôle de la diaspora africaine, M.Messahel a estimé que celui-ci «mérite d'être encouragé, élargi et intensifié» et «les entrepreneurs de la diaspora peuvent investir davantage en Afrique selon les diverses modalités de partenariat, y compris les partenariats public privé et «contribuer au développement du secteur privé africain, par le transfert de leur expérience, la diffusion de la culture de l'entreprenariat et de l'innovation, et l'aide aux jeunes africains porteurs de projets». Abordant la question de la sécurité alimentaire et du développement agricole, il a estimé qu'il «serait approprié de lui conférer un plus grand degré de priorité dans les relations entre l'Afrique et sa diaspora, et d'engager une réflexion sur les modalités d'une coopération plus étroite en la matière, car, a-t-il ajouté, «la diaspora présente un avantage supplémentaire, celui de servir de catalyseur d'un partenariat international rénové». M. Messahel a conclu son intervention en rappelant que «la diaspora qui a toujours eu à cœur de porter la parole de l'Afrique durant toutes les phases de son histoire contemporaine, est particulièrement bien placée aujourd'hui pour continuer à œuvrer à la promotion des intérêts et aspirations légitimes du continent».