Les prêts bancaires accordés par la Banque de développement local (BDL) pour le financement de l'économie nationale ont enregistré une courbe ascendante durant les trois dernières années, a affirmé mercredi le PDG de la Banque, Mohamed Arselane Bachetarzi. La totalité des financements accordés par cette banque spécialisée dans l'accompagnement des petites entités économiques ont dépassé les 220 milliards de dinars en 2011 contre 239,85 milliards de DA en 2010, a indiqué M. Bachetarzi à l'APS. Pour le seul premier semestre de l'année en cours, 166,55 milliards de DA ont été accordés par la BDL. Le chiffre exceptionnel de 239,85 milliards de DA enregistré en 2010 s'explique par la mise en oeuvre par les pouvoirs publics du dispositif du soutien financier aux EPE avec une dotation globale de 74,38 milliards de DA débloquée par la BDL. Les crédits octroyés par la BDL sur les trois dernières années ont porté sur le financement des PME, les crédits immobiliers et l'accompagnement des jeunes porteurs de projets dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi (Ansej, Cnac et Angem) ainsi que les prêts sur gage, une spécialité de cette banque qui représente par ailleurs l'Afrique au sein de l'association internationale des prêteurs sur gage. S'agissant des crédits octroyés aux PME, la BDL a accordé 164 milliards de DA en 2011 contre 139,65 milliards l'année précédente. Pour les six premiers mois de 2012, ces financement ont atteint 131 milliards de DA, selon les chiffres donnés par M. Bachetarzi. Pour le financement des dispositifs de soutien à l'emploi, les autorisations débloquées durant l'année 2011 étaient de 44 milliards de DA, soit plus du triple par rapport à 2010 (14,37 milliards DA), alors que celles enregistrées durant le premier semestre 2012 s'élèvent à 21,11 milliards de DA. Sur la totalité de ces financements, c'est le dispositif de l'Ansej (Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes) qui en a le plus profité avec 10,48 milliards de DA en 2010 et 28,6 milliards en 2011 avant d'atteindre 13,44 milliards à fin juillet dernier. Dans le secteur de l'immobilier, il a été enregistré une légère baisse des crédits accordés par cette banque en 2011 à 8,86 milliards DA contre 9,17 milliards DA un an auparavant, alors que les six premiers mois de l'année en cours ont connu une nette reprise avec 7,21 milliards de DA, l'année 2012 sera dès lors bouclée avec un chiffre de plus de 9 milliards de DA. Parallèlement à son activité orientée notamment vers le financement et le conseil de jeunes porteurs de projets, la BDL a récemment soumis une réflexion auprès de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), dont elle assure la vice-présidence. Cette réflexion porte sur des propositions pour un meilleur redéploiement des agences des différentes banques de la place sur l'ensemble du territoire national, selon le PDG de la BDL. «Globalement, l'Algérie est sousbancarisée, mais certaines régions notamment les grandes villes dans le nord sont par contre surbancarisées», a-t-il affirmé, ajoutant que la banque qu'il dirige plaide pour «un développement prudent du réseau bancaire dans le souci d'une meilleure rentabilisation de son déploiement''. Créée en 1985 pour financer les petites entités économiques avant d'être réorganisée en 1990 pour accompagner les entreprises restructurées, la BDL compte actuellement 16 directions régionales totalisant 150 agences dont 145 commerciales et 5 de prêts sur gage, une activité qu'elle a héritée des caisses municipales. Afin d'améliorer son service public, cette banque devra se lancer prochainement dans un programme qui porte sur la spécialisation de ses agences commerciales dans les grandes villes. Il s'agit, selon des explication de M. Bachetarzi de dédier certaines des agences de la BDL pour la clientèle particuliers et d'autres pour le ‘'corporate'' (entités économiques de taille moyenne et grande). Quatre agences pilotes situées dans la capitale sont ciblées pour le lancement prévu avant fin 2012 de cette opération.