L'avis d'appel d'offres international pour la fourniture et l'installation d'équipements d'exploitation (péages, téléphones d'urgence, signalisation…) pour la mise en service commercial de l'autoroute Est-ouest (1.216 km) annoncé initialement pour octobre dernier par le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a été finalement lancé mardi par l'Algérienne de gestion des autoroutes (AGA). Cette agence, chargée de la gestion du méga projet de l'autoroute Est-ouest, est à la recherche d'un bureau d'études ou un groupement de bureaux d'études spécialisés dans les équipements autoroutiers. Il s'agit de la réalisation des différents espaces nécessaires à l'autoroute, notamment les points de péages, les maisons cantonnières destinées à l'entretien de l'autoroute, les aires de repos et les points de contrôle de la gendarmerie. La réalisation des stations-services a été confiée -par le gouvernement -à la société publique Naftal. Le soumissionnaire qui sera retenu conclura un accord de gestion pour une durée de 5 ans avec l'Algérienne des autoroutes. Aux termes de cet accord, la société retenue assistera l'Algérienne des autoroutes dans le domaine de l'exploitation. Les soumissionnaires doivent justifier d'une expérience de dix années d'activités, et avoir réalisé durant les cinq dernières années le contrôle et le suivi de la construction de gares de péage de centres d'entretien et d'exploitation sur une autoroute à péage, une aérogare ou une gare de métro. Ils doivent également avoir un chiffre d'affaires annuel moyen pour les trois dernières années (2006, 2007, 2008) de deux milliards de dinars, au minimum. Un premier appel d'offres, pour la réalisation des équipements et installations de péages de cette autoroute, a été déjà lancé en 2006, mais il a été infructueux. La réalisation de l'autoroute Est-ouest devrait s'achever en 2010, sans les dépendances (stations de péage, aires de repos, échangeurs). Plusieurs groupements européens et asiatiques sont en course pour décrocher le contrat estimé à 1,7 milliards de dollars (1,2 milliards d'euros). Une facture qui viendra s'ajouter à celle de la réalisation du projet (plus de 11,4 milliards de dollars) par les deux groupements asiatiques, Cojaal (Japon) et Citic-Crcc (Chine). Les Français apparaissent -désormais -en pôle position pour décrocher ce méga contrat, mais ils risquent d'être confrontés à une concurrence acharnée des Asiatiques, notamment des Japonais et des Chinois. L'agence française pour le développement international des entreprises UBIFRANCE a mené au cours de cette année -une opération marketing de grande envergure- pour assister les opérateurs français à rafler ce marché juteux. Fin juin dernier, UBIFRANCE a organisé à Alger des «rencontres d'acheteurs algériens d'équipements d'exploitation autoroutière», en perspective du lancement de cet appel d'offres international destiné à assurer la mise en service commercial de l'autoroute Est-ouest. UBIFRANCE et la Mission économique française d'Alger ont programmé ces rencontres d'acheteurs dans le but de nouer des contacts avec les responsables du projet et faire valoir l'expertise française au cours de rendez-vous ciblés. Les rencontres ont été organisées afin de mieux faire connaître l'offre française dans ce domaine aux décideurs algériens, précise UBIFRANCE. Si sur le plan technique, l'autoroute Est-ouest répondra aux «normes internationales». Elle sera, bien-sûr, payante pour les usagers utilisateurs des services de cet axe routier. «Les tarifs d'usage comprendront 8 catégories et répondront à différents critères, depuis les gros transports jusqu'aux motards. Selon une étude économique financée par la Banque mondiale, l'autoroute Est-ouest devra être rentable à moyen terme. Pour les particuliers, le prix d'usage sera «minime», selon Amar Ghoul. Le ministère des Travaux Publics avait lancé au début de l'année une étude pour déterminer les formules d'exploitation de l'autoroute Est-ouest. La validation de cette étude relèvera du gouvernement. L'étude, qui sera présentée au gouvernement, regroupe un ensemble de propositions qui déterminent le péage, l'exploitation et la maintenance de l'autoroute. Selon le ministère, le péage repose sur le principe du «celui qui détériore plus paie plus». Les tarifs pourraient ainsi être «symboliques» notamment pour les véhicules légers. Construite suivant de nouvelles normes internationales, l'autoroute totalise, avec ses raccordements, un réseau total de 1.700 km. Ce projet «unique en son genre dans tout le bassin méditerranéen» permettra de créer environ 100.000 emplois, de contribuer à l'équilibre régional et de réduire les accidents de la route. Il augmentera aussi le «gain de temps» pour les usagers, réduisant la durée du trajet Alger-Constantine, à titre d'exemple, à 4 h 30.