Les chiffres du chômage continuent de susciter une controverse sans fin. Au-delà de la fiabilité des statistiques des uns et des autres, la situation actuelle, préoccupante à plus d'un titre, prend des proportions de plus en plus alarmantes- pour ne pas dire qu'il s'agit bel et bien là -d'un véritable fléau national. Et ce n'est pas la revalorisation du SNMG qui pourra cacher, un tant soit peu, cet état de fait. Sujet de grande inquiétude, mais aussi de nombreuses initiatives des pouvoirs publics pour le juguler, voire même pour l'éradiquer pour reprendre une terminologie chère à nos responsables, le chômage hante les esprits des plus optimistes. Contredisant des chiffres, du reste, assez flatteurs sur son «recul», l'annonce d'une énième et nouvelle initiative en faveur de l'emploi des jeunes démontre, si besoin est, que cette préoccupation demeure d'une brûlante actualité. Partant du bon vieil adage que «la nécessité fait loi», il y a, sans l'ombre d'un doute, un problème de chômage endémique en Algérie. L'initiative des pouvoirs publics, aussi pertinente soit elle, trahit quelque peu le satisfecit (pour ne pas dire l'entêtement) dont s'enorgueillissent parfois nos dirigeants souvent calfeutrés, par ailleurs, dans leurs tours d'ivoire. Pourtant, ce nouveau dispositif n'en exprime pas moins une réalité amère illustrée aujourd'hui par une volonté forte de mettre en place les conditions propices à une relance effective de l'emploi, des jeunes diplômés en particulier. A la différence de ce qui existait par le passé, ce dispositif construit en prenant appui sur les insuffisances des dispositifs existants, propose des mesures incitatives qui sont effectivement de nature à créer de l'emploi, à «booster» de manière durable le marché de l'emploi et à contribuer, ainsi, à atténuer un chômage «intenable». Il faut espérer, ainsi, que le nouveau dispositif comble les lacunes de ses prédécesseurs et trouve un prolongement concret dans les chantiers gigantesques que le pays a lancés et auxquels on peut accoler tous les superlatifs, sans qu'ils aient donné (ou si peu) du pain aux enfants du pays. Faisons, donc, contre mauvaise fortune bon cœur et gageons que cette initiative sera enfin la bonne ! Oui, pourvu qu'une véritable dynamique se mette en place ! Il y a des motifs à être plus optimistes si l'on considère les innovations apportées par le nouveau dispositif de promotion de l'emploi : un soutien plus franc aux entités économiques qui recrutent et un plan d'appui ambitieux quant à l'insertion des jeunes qu'ils soient sans qualification ou universitaires, stagiaires issus des centres de formation professionnelle ou même lycéens. Il faut espérer que ce nouveau dispositif réponde effectivement aux attentes d'une jeunesse désœuvrée, mais avide de se faire une place dans une société désormais sans merci pour les plus faibles. Et même si le plein-emploi reste une notion aux forts relents démagogiques, osons espérer que l'Algérie s'engage –résolument- dans une politique de l'emploi prometteuse. Une manière d'offrir des perspectives d'avenir à nos jeunes même si ces derniers ne sont pas prêts de recevoir une quelconque allocation de chômage qui feraient, d'eux, assurément, de nouveaux assistés. Dès lors que cette nouvelle politique met l'accent sur l'entreprise et l'entreprenariat d'une manière générale, il est à espérer que les charges fiscales et parafiscales qui vont être ramenées à des niveaux compatibles avec ces objectifs de création massive d'emplois servent véritablement cette cause nationale. De toute manière, les pouvoirs publics, eux, n'ont pas trop le choix. L'option en faveur de l'entreprise semble cohérente pour la simple raison que celle-ci constitue, à l'heure actuelle, la principale source de création de richesses et d'emplois. C'est donc vers l'entreprise que les efforts des pouvoirs publics vont converger -avec pour objectifs -d'assurer les conditions de sa croissance et de son développement avec in fine, des retombées positives en matière d'emploi. Il faut surtout faire comprendre, par ailleurs, aux employeurs qu'ils disposent-là d'atouts non-négligeables parmi lesquels, la disponibilité de jeunes compétences algériennes prêtes à en découdre dans la rude bataille du développement. Il faut, enfin, adopter le langage de la vérité parce que la réalité vous rattrape toujours.