Le gouvernement encouragera les sous-traitants nationaux autour de l'usine de l'entreprise de fabrication de tracteurs agricoles (ETRAG) qui a produit lundi le premier tracteur en Algérie sous la marque américaine Massey-Ferguson, a indiqué dimanche soir à Alger le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, M. Cherif Rahmani. «On veut créer un pôle industriel dans le machinisme agricole et des activités de support et de logistique, et promouvoir l'activité de la sous-traitance autour de l'usine de fabrication de tracteurs de Constantine avec le partenaire américain», a souligné M. Rahmani lors d'un point de presse tenu conjointement avec M. Martin Heinrich Richenhagen PDG du groupe AGCO Massey Ferguson. Affirmant que le partenariat entre l'ETRAG et l'Entreprise algérienne de distribution de matériels agricoles (PMAT), d'une part, et Massey-Ferguson, d'autre part, est «le premier pas dans le plan de redressement industriel en Algérie», le ministre a relevé l'importance pour les PME algériennes de contribuer à produire des composants des différentes gammes de tracteurs qui seront fabriqués dans le cadre de ce projet algéro-américain. «On veut développer l'activité de la sous-traitance par des entreprises algériennes. On veut aussi que ces entreprises produisent des produits de bonne qualité, et à des coûts acceptables» a insisté M. Rahmani. «Autour de ce complexe de fabrication de tracteurs, nous allons encourager de nombreuses PME spécialisées dans la fabrication de pièces de rechange et autres composants entrant dans la fabrication du premier tracteur algérien en partenariat avec les Américains», a-t-il ajouté. Le développement de la sous-traitance autour de cette usine permet à l'avenir, soulignera le ministre, de porter le taux d'intégration à 30%, contre 5% au lancement du projet commun. De plus, a assuré M. Rahmani, les PME sous-traitantes bénéficieront d'actions de mise à niveau, de formation de leurs personnels dans le domaine de la mécanique, parallèlement au développement de cette filière au niveau des centres de formation professionnelle à Constantine. «Nous allons former des jeunes Algériens dans les techniques de fabrication de qualité in situ, dans les centres de formation mais aussi au sein des entreprises sous-traitantes», a-t-il dit sur ce point. Avec une capacité initiale de 3.500 tracteurs/an, le projet, doté d'un investissement prévisionnel de 35 millions de dollars, pourra produire 5.000 engins dans cinq ans. Il permet de créer 700 emplois directs, selon des données communiqué lors du point de presse. Le ministre de l'Industrie a aussi indiqué que la concrétisation d'un tel projet reflète «la confiance placée en le marché algérien, en la main d'œuvre et l'agriculteur algériens», ajoutant que la production de cette usine sera destinée au marché algérien et à l'exportation, notamment vers le marché africain. De son côté, le PDG d'AGCO Massey-Ferguson M. Martin Heinrich Richenhagen, a insisté sur les ambitions de cette joint-ventrue algéro-américaine notamment en matière de couverture du marché national et, dans quelques années, l'exportation vers le marché africain. M. Richenhagen a expliqué aussi que sa priorité est d'offrir aux agriculteurs algériens des gammes de produits «très modernes», ajoutant que cela passe par «la modernisation et la réorganisation de l'usine, l'amélioration de la qualité et la formation des ressources humaines». Quant à la commercialisation des premiers tracteurs produits en Algérie sous la marque Massey-Ferguson, elle débutera en janvier prochain, selon les affirmations de M. Bachir Dehimi, président de la Sgp mécanique (Eguipag).