Le ministre des Finances Karim Djoudi a appelé jeudi à Alger les cadres de l'Inspection générale des finances (IGF) à s'adapter aux nouvelles mutations introduites sur la sphère économique et financière du pays. Intervenant à l'ouverture des 6èmes assises des cadres et inspecteurs de l'IGF, M. Djoudi a affiché sa satisfaction quant aux actions engagées par cette institution chargée du contrôle en aval des dépenses publiques. Le ministre a notamment cité dans ce sens la mise en oeuvre de l'outil de contrôle informatisé des marchés publics et l'élaboration de 206 rapports de contrôle touchant les différents secteurs et qui sont transmis aux autorités concernées. «Ces actions, qui sont le fruit des efforts des cadres et inspecteurs de l'IGF, constituent un cadre de référence effectif à suivre», a souligné M.Djoudi, ajoutant que les objectifs de bonne gestion des finances publiques et la rationalisation de la dépense budgétaire «ne peuvent pas être atteints sans un contrôle efficace de la dépense». De même, «l'IGF doit être adaptée aux mutations induites par les opérations de modernisation du système budgétaire, du système comptable et financier ainsi que la réforme bancaire et toutes les évolutions de la sphère économique pour pouvoir mener à bien ses missions», a-t-il insisté. Rappelant les larges prérogatives, particulièrement en matière de contrôle des entreprises publiques économiques (EPE) et d'évaluation de la mise en oeuvre des politiques publiques, le premier argentier du pays a noté que l'IGF est désormais appelé à procéder à l'évaluation des grands projets initiés au titre des différents plans quinquennaux. Cet organisme de contrôle sera également chargé, dans le cadre de l'élargissement de ses prérogatives, de tâches de contrôle relatives aux missions de service public afin de «formuler des recommandations pour l'amélioration de ces missions», a poursuivi le ministre. Il a également souligné «la disponibilité des pouvoirs publics à renforcer les moyens d'intervention pour l'IGF afin de l'ériger en un organe performant dont les méthodes de contrôle et d'évaluation répondent aux normes et à la rigueur requises, et de lui permettre de contribuer efficacement à la sécurisation et à la rationalisation des dépenses publiques». M. Djoudi a, en outre, exhorté les cadres et inspecteurs de l'IGF à adopter des attitudes de nature à ériger «le devoir d'alerte et de conseil» en faisant des rapports de l'Inspection des outils d'aide à la décision, d'amélioration de la gestion et de mise en oeuvre des principes de bonne gouvernance. En 2006, l'IGF a établi 206 rapports touchant tous les secteurs d'activité durant la période 2011-2012, a indiqué son responsable, M. Mohamed Djahdou. «Durant la période 2011-2012, nous avons établi 206 rapports touchant tous les secteurs et qui ont été tous transmis aux autorités concernées», a affirmé M. Djahdou à des journalistes en marge des travaux de ces assises. Selon le chef de l'IGF, la totalité de ces rapports ont fait l'objet de suites de la part des autorités concernées par les secteurs en question et aussi par le gouvernement. S'agissant des grandes lignes du plan d'action de cet établissement chargé du contrôle en aval des dépenses publiques, M. Djahdou a précisé qu'il prend en compte la mise en œuvre du plan d'action du gouvernement tout en s'inspirant des orientations du ministre des Finances et des pouvoirs publics d'une manière globale. Il a, d'autre part, mis l'accent sur la nécessité pour l'IGF de renforcer son encadrement humain pour une meilleure prise en charge de ses «immenses tâches en termes de contrôle et d'évaluation», ajoutant que la mobilisation des ressources humaines en nombre et surtout en qualité constitue un facteur essentiel de réalisation des objectifs assignés à cet établissement. «Nous faisons fort de parrainer les étudiants qui préparent les formations spécialisées et les formations poste-graduées dans les établissements spécialisés en Algérie et à l'étranger en plus de la formation en interne et en continue en collaboration avec des professionnels et des experts pour le perfectionnement de nos cadres et inspecteurs», a expliqué M. Djahdou à l'APS. En matière de recrutement, il a souligné que l'IGF peut recruter le maximum de cadres sans aucune contrainte budgétaire ou financière. «La seule contrainte, c'est la disponibilité de compétences de haut niveau pour pouvoir conduire les missions d'évaluation et de contrôle au niveau des différents domaines dans lesquels nous agissons», a-t-il ajouté. Les 6èmes assises des cadres et inspecteurs de l'IGF, dont les travaux ont été ouverts sous la présidence de M. Karim Djoudi, se poursuivent à huis clos avec deux sessions. La première session est consacrée à la présentation du manuel des procédures et de l'outil informatique de contrôle des marchés publics ainsi que la présentation et l'adoption des grands axes du programme 2013 de l'IGF, alors que la deuxième session se déroulera en trois ateliers dans l'après-midi. Les thématiques des ateliers portent sur l'évaluation des Comptes d'affectation spéciale (CAS), la mise en œuvre de la politique de l'habitat, et l'audit et le contrôle des entreprises économiques publiques (EPE).