Le texte de loi portant règlement budgétaire de l'année 2010 a été adopté mardi à l'écrasante majorité par le Conseil de la Nation lors d'une séance plénière présidée par M. Abdelkader Bensalah, président du Conseil. Sur 137 voix, deux seulement (FFS) sont contre cette loi. Le ministre des Finances Karim Djoudi s'est engagé à la l'issue de l'adoption à ce que le gouvernement «améliore d'année en année l'utilisation des enveloppes budgétaires allouées aux départements ministériels tout en prenant en considération les recommandations des parlementaires». La commission des affaires économiques et des finances du Conseil a surtout recommandé au gouvernement, dans son rapport final sur le texte de loi, de respecter le principe de l'annualité budgétaire, des délais de lancement et d'exécution des projets pour éviter les réévaluations des coûts et de poursuivre l'assainissement des comptes spéciaux du Trésor. M. Djoudi a fait remarquer lundi, alors qu'il présentait le texte aux sénateurs, que la Cour des comptes n'avait «émis aucune réserve quant à la conformité et la crédibilité des données comptables contenues dans le texte». Le règlement de 2010 fait état d'une réalisation à hauteur de 104,56% des recettes budgétaires et d'un taux de consommation de 87,3% des dépenses par rapport à la loi de finances complémentaire (LFC) du même exercice. Le texte détermine un déficit budgétaire réel en 2010 équivalant à 21,51% du PIB contre un déficit prévisionnel de près de 32% du PIB dans la LFC de 2010, selon le rapport élaboré par le ministère des Finances. Le règlement budgétaire de 2010, première année de mise en oeuvre du plan quinquennal d'investissement public (2010-2014), arrête ainsi à 3.056,73 milliards (mds) DA les recettes budgétaires effectivement réalisées en 2010 et à 5.648,9 mds DA les dépenses réellement consommées durant le même exercice. La LFC 2010 tablait sur des recettes de 2.923,4 mds DA et des dépenses de 6.468,86 mds DA. Les dépenses de fonctionnement consommées en 2010 ont été de 2.736,18 mds DA (contre 3.445,99 mds DA dans la LFC 2010), soit un taux de consommation de 79,4%. La consommation pour les départements ministériels était de 94% tandis que celle des charges communes n'a pas excédé 21,86%. A l'exception du budget du ministère des Moudjahiddine, dont la consommation a enregistré un dépassement de crédits de 16% par rapport à la LFC 2010, les taux de consommation des autres départements ont varié entre 45,38% et 99,75%. La consommation des dépenses d'équipement a quant à elle atteint 2.749,2 mds DA (contre 3.022, 86 mds DA prévues par la LFC 2010) soit un taux d'exécution de 90,94%. Les dépenses imprévues ont enfin été de l'ordre de 163,5 mds DA. Le document du ministère explique les écarts budgétaires enregistrés en 2010 par «l'inscription de la première tranche du programme sectoriel (2010-2014), l'application du nouveau régime indemnitaire des travailleurs de la fonction publique et l'évolution favorable de l'environnement international en 2010". La loi de règlement est un document comptable soumis à l'approbation du parlement et l'un des trois types de lois de finances avec les lois de finances initiale et complémentaire. A la fin de chaque exercice, elle arrête le montant définitif des dépenses et des recettes de l'Etat et le résultat budgétaire qui en découle. Le règlement de 2010 est le troisième du genre après ceux de 2009 et 2008, soumis au Parlement après une absence de 27 ans des lois de règlement budgétaire en Algérie. Souhila H.