La société des fertilisants d'Algérie Fertial SPA, a investi jusqu'à présent 167 millions de dollars en quatre ans. L'entreprise née d'un partenariat entre le groupe public Asmidal/Somines et le géant espagnol Grupo Villar Mir- commence à trouver ses marques après avoir connu des problèmes liés à des conflits sociaux. D'ailleurs, la direction a dû céder aux revendications des travailleurs en augmentant leurs salaires de 71% et en procédant à la titularisation de 140 contractuels. Fertial a également fait face à des difficultés pour exporter vers l'Union Européenne qui accuse l'Algérie de faire dans le dumping (vendre les produits sur le marché extérieur plus cher que sur le marché intérieur). Le règlement de ce différend est toujours en négociation. Les négociateurs algériens ont évoqué l'avantage comparatif du prix de l'énergie utilisée dans la production pour expliquer le différentiel en question. Mais loin de ce conflit, Fertial continue à faire son bonhomme de chemin en redressant la situation financière de l'entreprise. La première étape consiste à endiguer l'endettement de l'entreprise dont le montant actuel (65 millions de dollars) -reste certes élevé- mais est de loin moins important qu'en 2005, où il avait dépassé les 213 millions de dollars. Pendant les exercices 2005, 2006 et 2007, ce leader de production des engrais en Algérie s'est contenté de réinvestir tous les bénéfices. Ce n'est qu'en 2009, que des dividendes ont été répartis soit 55% pour Asmidal et 45% pour Grupo Villar Mir. L'entreprise a changé sa direction en septembre dernier pour amorcer un nouveau virage. M.José Maria Estruch, considéré par les travailleurs comme étant à l'origine des déboires de l'entreprise, a été remplacé au pied levé par M.Jorge Requena -qui hérite de la lourde tâche- de consolider les acquis, mais surtout de permettre à cette entité, qui a souffert aussi des restrictions concernant les engrais en raison de leur utilisation dans des attentats terroristes, de prendre réellement son envol. Donc, la nouvelle direction vise l'excellence. Dans cette optique, de multiples opérations ont été lancées afin d'obtenir la certification. L'audit sera achevé fin 2010 et Fertial pourra prétendre à la certification ISO 9001 relative à la qualité et 14001, inhérente à l'environnement. Pour cette dernière, 200.000 mètres cubes de détritus et ordures ont été retirés du site de Annaba. En attendant d'atteindre le marché européen, de loin le plus intéressant débouché pour l'exportation d'engrais, Fertial lorgne du côté des pays voisins où l'agriculture est beaucoup plus développée qu'en Algérie. Actuellement, l'agriculture algérienne ne consomme que 100. 000 tonnes d'éléments fertilisants environ par an, alors que, selon la moyenne mondiale, la consommation devrait se situer à 850. 000 tonnes par an. L'Algérie est un pays riche en ressources naturelles dont deux des principales matières premières nécessaires à la fabrication des engrais, le phosphate naturel et le gaz naturel. La fabrication des engrais azotés et phosphatés satisfait non seulement les besoins du marché intérieur, mais permet aussi l'exportation. L'Utilisation des engrais en Algérie est loin d'être un luxe. Elle est une nécessité, étant donné la surface utile agricole réduite. Surtout dans les zones céréalières, le phosphore et le potassium sont essentiels pour augmenter la tolérance à la sécheresse et favoriser l'assimilation de l'azote.