Les premiers jours du printemps augurent d'une bonne saison estivale à Jijel comme cela a été constaté le week-end dernier le long des côtes de la corniche jijelienne où l'ambiance estivale a déjà enraciné ses décors, en dépit d'une météo qui joue encore du yo-yo. Ce premier week-end de printemps, marqué par un temps splendide, a mis du baume au cœur de nombreux citoyens qui sont allés à la (re)découverte de la corniche de Jijel, lovée entre le vert saisissant des montagnes et le bleu inamovible de la mer, encore en prise avec quelques «soubresauts» en raison des derniers ressacs. Fait insolite dans ce décor édénique: des personnes téméraires se sont jetées à l'eau par une température qui reste malgré tout assez fraîche sous un ciel radieux et l'absence de nuages menaçants. Toujours préférée par les estivants, la plage du Grand-Phare (Ras El Afia) –un monument mythique de la région– n'a pas dérogé à la règle en recevant des centaines d'amoureux de la grande bleue. Ils viennent soit pour contempler le paysage, soit pour s'offrir un moment de détente avec une méditation gratuite, quand ce n'est pas pour se jeter à l'eau par une température extérieure de 24 degrés centigrades. Rien qu'à voir le trafic routier sur la route nationale n° 43, entre Jijel et Bejaia, dans un sens ou dans l'autre, cela renseigne sur la propension des citoyens à une transhumance précoce en prélude à une saison estivale qui promet d'être assez «mouvementée» du point de vue rush des estivants, comme cela a été le cas lors des précédents étés. Pêcheurs à la ligne, cyclistes ahanant à l'entraînement, athlètes aux amples foulées le long de la route asphaltée, jeunes motards roulant à vive allure, le tout emmitouflé dans un univers iodé à l'air marin, font partie du décor. A El Aouana, ex-Cavallo, éternellement tapie dans un silence légendaire, la splendeur du paysage a invité, ce dernier week-end, de nombreuses familles à une virée en véhicules collectifs où particuliers, campant à un jet de pierre du lac artificiel pour y fêter l'avènement du printemps. Méchoui, brochettes, grillades de poissons, chants, retrouvailles: Ces agapes ont lieu sur les berges d'une grande étendue d'eau qui reçoit annuellement des oiseaux migrateurs venant de pays européens. Un panneau indicateur, installé le long de la route nationale, par le parc national de Taza, invite à la «protection des oiseaux» tout comme il le fait pour le singe magot, une espèce endémique menacée de disparition. Le top, le «clou» dans ce décor est incontestablement le parc animalier de Kissir qui ne désemplit pas de visiteurs. Un trop-plein de visiteurs a été enregistré vendredi dernier au vu des véhicules particuliers et collectifs, immatriculés dans différentes wilayas du pays, et qui ont «débordé» le parking pourtant très spacieux. Des citoyens d'une wilaya dans le centre du pays, interrogés par l'APS sur leur présence dans ce parc, ont motivé leur visite par leur désir d'admirer les quatre lionceaux nés à la fin du mois de février dernier au parc de Kissir qui a ouvert ses portes en juillet 2006. Au chef-lieu de la wilaya, les démarches pour les réservations de logements, d'étages de villas ou de chambre d'hôtels, ont d'ores et déjà commencé. Des affiches sont déjà visibles sur plusieurs supports (façades d'immeubles, poteaux électriques). Les loueurs de chambres et de lieux d'hébergement, qui se sont «frotté les mains» l'été dernier espèrent de meilleurs revenus. La location de logement pour des vacances est devenue une mode, pour ne pas dire une frénésie, dans cette région, naguère boudée et abandonnée pendant plusieurs années, puis séduite et courtisée, au détour d'une dynamique de développement socio-économique, à l'ombre de la paix, la sécurité et la sérénité. «Jijel est devenue aujourd'hui une destination incontournable», pour reprendre en substance les termes de nombreux estivants qui ont passé, et la saison estivale et le mois de Ramadhan, dans cette région «où il fait bon vivre»… en toutes saisons.