L'effort fait par l'Algérie dans la construction des barrages doit s'accompagner d'une plus grande rigueur dans la gestion et un meilleur management. Cela passe, selon le ministre des ressources en eau, M. Hocine Necib, par la création de «zones d'accompagnement». Le nombre de barrages atteindra les 84 à l'issue de l'actuel programme quinquennal. L'amélioration de la gestion des barrages figure parmi les «chantiers phares» ouverts par le département des Ressources en eau, a souligné le ministre à l'issue d'une visite de travail de deux jours dans la wilaya de Sétif, faisant part de «l'importance de ce volet dans l'optimisation de l'investissement consenti par l'Etat dans ce sens». Qualifiant «de très important» l'investissement dans 84 barrages devant emmagasiner 9 milliards de m3 d'eau, le ministre a cependant estimé que cela imposera «une multitude d'engagements et d'obligations, dont l'amélioration du système de gestion de ces infrastructures». Ces barrages qui vont permettre une «optimisation palpable en matière d'alimentation en eau potable (AEP)», nécessiteront l'activation d'un système d'interconnexion à même de soulager les régions pauvres en pluviométrie et combler le déficit enregistré dans certaines wilayas, a souligné M. Necib. Il a insisté sur l'urgence «d'agir sur toute la chaîne de distribution d'eau en procédant à la rénovation des anciens réseaux et la réalisation d'autres de qualité». «C'est bien de réaliser des barrages, des transferts et des adductions, mais encore faut-il posséder des réseaux de distribution performants», a-t-il souligné dans ce contexte. C'est là «une autre étape» que le ministère compte suivre de près pour permettre une AEP sans failles, a encore souligné M. Necib qui a procédé au cours de sa visite au lancement des travaux de réalisation de trois retenues collinaires à Ain Oulmène, à Hamma-Boutaleb et à Ksar El Abtal et d'un petit barrage à Oued Guergour, dans la commune de Ksar El Abtal, devant permettre l'irrigation de 50 hectares. M. Necib a également procédé à la mise en service du projet d'AEP du centre d'Ouled Si Ahmed (sud de Sétif) à partir du forage de Chebchib, avant de se rendre dans la commune de Beni Fouda (nord de Sétif) où il a inspecté le projet de transfert entre les barrages de Tabellout (Jijel) et de Draâ Eddiss (Sétif) entrant dans le cadre du «système Est» formant, avec le système Ouest (transfert Ighil Emda-Mahouane) le projet d'aménagement des plaines sétifiennes. Le ministre s'est notamment enquis de l'avancement des travaux du tunnel long de 13,4 km, situé dans la commune d'Ain Sebt. Un ouvrage dont le taux d'avancement des travaux se situe autour de 20%. Les grands travaux d'aménagement des hautes plaines sétifiennes a nécessité un investissement public de près de 127 milliards de dinars, dont 97 milliards pour le seul système Est, ont souligné des responsables de l'Agence nationale des barrages et transferts. Améliorer l'alimentation des populations en eau potable Dans une conférence de presse qu'il a animée à l'issue de sa visite, M. Necib a indiqué que son département œuvre activement à développer davantage l'interconnexion des barrages pour améliorer substantiellement l'alimentation des populations en eau potable. Le ministre a affirmé, lors d'une conférence de presse animée à l'issue d'une visite de travail de deux jours dans cette wilaya, que l'interconnexion des barrages, appelée également «hydro-solidarité des territoires», mise en place de manière concrète en Algérie avec les grands transferts du barrage de Beni Haroun (Mila) et le projet d'aménagement des plaines sétifiennes, sera «graduellement renforcée pour accompagner les régions aux pluviométries timides». Rappelant que l'Algérie est placée dans la catégorie des pays «pauvres» en matière d'alimentation en eau potable, le seuil mondial étant de 1.000 m3 par habitant et par an contre 600 m3 hab/an en Algérie, M. Necib a indiqué que le plan d'action de son département porte sur le transfert des eaux des régions bien arrosées vers d'autres zones du pays pauvres en pluviométrie. Le ministre a cité, à cet égard, l'exemple de la wilaya de Sétif qui enregistre une pluviométrie d'une moyenne annuelle de 400 mm, et qui sera alimentée à l'horizon 2015 au titre du système des grands transferts depuis des barrages situés dans les wilayas de Bejaia et de Jijel où la pluviométrie annuelle atteint les 1.500 mm. Une action d'envergure qui permettra d'améliorer notablement la situation de l'AEP dans la wilaya des Hauts plateaux, a-t-il soutenu. Préservation, protection et économie des ressources hydriques M. Necib a ajouté que l'Algérie «se dirige actuellement vers la mise en œuvre d'une politique de préservation, de protection et d'économie des ressources hydriques.» Des campagnes de sensibilisation ciblant les ménages, les agriculteurs et les industriels seront «prochainement lancées» pour faire mesurer la portée de cette ressource précieuse, a encore ajouté le ministre. Annonçant la prochaine organisation, en collaboration avec le ministère de l'Agriculture, d'une vaste opération de sensibilisation des agriculteurs à l'urgence de promouvoir et de généraliser le système économique du goutte-à-goutte, M. Necib a indiqué que «sur ce chapitre, beaucoup de choses restent à faire». Lors de sa visite dans la wilaya de Sétif, le ministre a notamment inspecté les grands travaux d'aménagement des hautes plaines sétifiennes devant permettre, à leur réception, l'alimentation en eau potable de plus d'un million d'habitants et l'irrigation de pas moins de 40.000 hectares de terres agricoles.