Un peu plus de 39 millions de passagers ont utilisé le métro et le tramway d'Alger depuis leur mise en service en novembre 2011 et mai 2012 respectivement, a indiqué à l'APS le PDG de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) Aomar Hadbi. Jusqu'à fin juin dernier, ils étaient plus de 21 millions de passagers à prendre le métro de la capitale, alors que le nombre d'usagers de la ligne du tramway d'Alger s'est élevé à 18 millions de voyageurs, a précisé M. Hadbi dans un entretien. Pour ce qui est de la fréquentation de la ligne du tramway d'Oran, inaugurée le 1er mai 2013, elle a atteint 1,5 million de passagers pour une capacité de 80.000 voyageurs/jour, a-t-il ajouté. Le même responsable a aussi fait savoir que la toute nouvelle ligne de «tram» de Constantine connaît déjà «un engouement très important», sa mise en service ayant coïncidé avec le mois de Ramadan et la saison estivale. A Constantine, «il y a un engouement très important de la part des citoyens pour le tramway inauguré le 4 juillet 2013, avec un rush de passagers surtout durant les soirées du ramadan», a relevé M. Hadbi. Il a souligné, d'autre part, l'impact considérable de ces projets de transports sur la création d'emploi. Selon les données de M. Hadbi, 1.557 emplois directs en été créés avec l'entrée en exploitation du métro et du tramway de la capitale, et du tramway de Constantine. Sollicité pour savoir si le niveau de fréquentation enregistré était celui escompté par l'EMA au lancement de ces réseaux, son PDG a reconnu que ces chiffres sont «en deçà des prévisions de capacités du métro et des tramways», soulignant la nécessité d'une restructuration du transport de la capitale. Cette restructuration, a-t-il expliqué, doit être basée sur la complémentarité et non sur la concurrence des différents modes de transport urbain publics sur les mêmes lignes comme c'est le cas actuellement, par exemple, de la ligne Place 1er mai-Ruisseau desservie par le bus et le métro. D'ailleurs, souligne M. Hadbi, la wilaya d'Alger s'est dotée d'un plan de restructuration des transports publics à l'horizon 2029 qui prévoit une densification du réseau de transport public via des lignes de «bus de transport rapide» (BRT) qui débouchent sur les futures stations du métro d'Alger. L'usine de tramways d'Annaba a une capacité de 1.000 rames En réponse à une question sur la rentabilité des lignes de métro et de tramway opérationnelles, il a affirmé que l'entrée en service des extensions (notamment Hai El Badr-El Harrach, Hai El Badr-Ain Naadja, El Harrach-aéroport) contribuera à les rendre plus rentables. «Un transport public ne peut jamais être rentable dans tous les pays du monde, car il s'agit d'un service public. Je pense que lorsqu'on va mettre en service les trois extensions (de 18 km) la fréquentation et la rentabilité seront plus grandes», a-t-il expliqué. Par ailleurs, le PDG de l'EMA, qui se charge du suivi et de réalisation des projets de métro et de tramways à travers le pays, a affirmé que «la première rame va sortir de l'usine d'assemblage et de maintenance des tramways d'Annaba (CITAL) en décembre 2013". C'est un projet réalisé dans le cadre d'une joint-venture entre l'EMA, Ferrovial et Alstom avec pour but de «prendre en charge le programme de tramways et ses extensions dans les différentes wilayas dans un premier lieu avant d'aller vers l'exportation dans une deuxième phase». L'usine d'Annaba, qui aura une capacité de 1.000 rames, va produire quelque 250 rames pour équiper les futures projets de «tram» que l'Algérie compte réaliser dont 6 seront lancés début 2014 à Sidi Bel Abbes, Ouargla, Mostaganem, Sétif, Annaba et Batna, et les extensions des tramways d'Alger, d'Oran et de Constantine. L'EMA compte lancer plus de quinze projets de tramways dans plusieurs villes du pays, dont six seront mis en chantier d'ici début 2014, selon son PDG. Pour lui, à son entrée en exploitation, le taux d'intégration de cette usine sera de l'ordre de 13% qui sera porté dans une autre phase jusqu'à 30%, avec le développement de la sous-traitance locale autour de cette unité industrielle.