C'est effectif depuis hier. L'Etat, par le biais du groupe Sider, prend possession officiellement du complexe sidérurgique El Hadjar et les mines de Djebel Onk dans la wilaya de Tébessa. C'est effectif depuis hier. L'Etat, par le biais du groupe Sider, prend possession officiellement du complexe sidérurgique El Hadjar et les mines de Djebel Onk dans la wilaya de Tébessa. Le géant mondial de l'acier ArcellorMittal détenait 70% du capital, mais n'a pu ni développer le complexe ni maintenir l'emploi. Sur pression des travailleurs, l'Etat a donc décidé de reprendre en main la gestion de ce fleuron de l'industrie algérienne. Ainsi, hier Le groupe public de sidérurgie Sider et le numéro un mondial de l'acier Arcelor Mittal ont signé à Alger un nouveau pacte d'actionnaires, au terme duquel Sider reprend 51 % du capital du complexe d'El Hadjar (Annaba). L'accord, signé en présence du ministre du Développement Industriel et de la Promotion de l'Investissement Amara Benyounes, et du patron du géant mondial de l'acier Lakshmi Mittal, vise à plus que doubler la capacité de production du complexe d'El Hadjar en portant sa production de 1 million de tonnes à 2,2 millions de tonnes par an en 2017. Il prévoit par ailleurs une réduction de participation d'Arcelor Mittal dans le capital d'Arcelor Mittal Annaba et Arcelor Mittal Tébessa à 49% ainsi qu'une augmentation du capital de la partie algérienne à 51% dans les deux entreprises, selon les termes de l'accord. Un accord qui semble satisfaire les deux parties. L'Etat Algérien qui récupère ainsi un outil de production remarquable et booster la politique de l'emploi productif garant d'une harmonie sociale et Mittal qui reste en Algérie après avoir fermé beaucoup de sites à travers le monde. Son patron a d'ailelurs fait part avant-hier de sa satisfaction de rester en Algérie où dit-t-il « le cadre incitatif à l'investissement est solide », et d'ajouter « notre partenariat avec Sider est excellent et, d'avoir le soutien de l'Etat algérien est très important pour s'assurer que le projet soit réalisé tel qu'il a été planifié » 720 millions de dollars d'investissement L'investissement qui sera consenti par les deux partenaires avoisinera un milliard de dollars, dont 720 millions de dollars représentant l'investissement direct destiné à moderniser le complexe, selon M. Benyounes. L'investissement direct sera financé à hauteur de 600 millions de dollars par un crédit bancaire qui sera octroyé par une banque algérienne à des conditions avantageuses et de 120 millions de dollars par les fonds propres des deux partenaires, a-t-il précisé à la presse en marge de cette signature. Ce plan d'investissement ambitieux va contribuer à satisfaire les besoins croissants du marché national en produits sidérurgiques estimés à cinq (5) millions de tonnes par an et à assurer la compétitivité et la pérennité du complexe El Hadjar, a-t-il souligné. El Hadjar, racheté à 70% en 2001 par l'indien Ispat, propriété du géant mondial de l'acier Mittal, ne couvre actuellement que 10% de la demande nationale en acier qui enregistre annuellement une croissance de 6% par an, un niveau largement supérieur au taux de croissance du Pib, selon les chiffres fournis par le ministre. Ce plan de modernisation d'El Hadjar, fleuron de l'industrie nationale, a été conçu sur la base d'un diagnostic de la situation actuelle et répond aux trois principales causes de son dysfonctionnement que sont la vétusté des installations, la déperdition des compétences et l'instabilité sociale, a explique M. Benyounes. En outre, les capacités installées d'El Hadjar ne sont pas adaptées aux besoins du marché algérien en produits longs destinés à la construction. Une nouvelle filière Le plan de développement retenu à cet effet prévoit la réalisation d'une nouvelle filière électrique d'une capacité d'un million de tonnes de rond à béton par an. "La filière sidérurgique constitue un axe stratégique de notre programme de développement et d'intégration de la production industrielle nationale. Les projets de développement sont prévus à travers la filière électrique qui utilise la ferraille et les pré-réduits. Pour pallier à la non disponibilité en quantité suffisante de ferraille, il est déjà prévu la production en Algérie de pré-réduits pour alimenter des unités sidérurgiques, y compris l'usine d'El Hadjar. A terme, la production de pré-réduits sera assurée par l'utilisation de matière première locale à travers l'exploitation des gisements de minerai de Gara Djbilet et de Mecheri Abdelaziz dans la wilaya de Tindouf, a fait savoir M. Benyounes. "Notre ambition est de couvrir à l'horizon 2020 au moins 75% de nos besoins en produits sidérurgiques", promet-il. De son côté, le dirigeant d'Arcelor Mittal s'est félicité de la conclusion "de cet accord historique" en remerciant toutes les parties qui ont contribué à sa conclusion. Il a jouté que cet accord tel qu'il a été conclu préserve les intérêts des deux partenaires et va aider l'Algérie à atteindre son autosuffisance en acier.