Le Fonds Monétaire International (FMI) table sur des indicateurs macro-économiques relativement favorables pour l'Algérie en 2013 et 2014 avec toutefois une révision légèrement en baisse de la croissance à 3,1% en 2013 dans le sillage d'une tendance baissière quasi-générale à travers le monde. Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales publié mardi à l'occasion de la prochaine tenue de son assemblée annuelle du 11 au 13 octobre à Washington, le Fonds prévoit pour l'Algérie une croissance du PIB de 3,1% en 2013 et de 3,7% en 2014 (contre 3,3% en 2012). Dans ses prévisions d'avril dernier, la FMI pronostiquait pour le pays un taux de croissance de 3,3% en 2013. Par contre, les nouvelles prévisions du FMI ont révisé en hausse la croissance de l'Algérie pour 2014 en la situant à 3,7% alors qu'il l'avait estimée à 3,4% dans ses prévisions faites en avril dernier. La nécessaire diversification économique Cependant, les conséquences du « printemps arabe » et leurs retombées sur les cours du pétrole inquiètent le fonds mondial notamment sur la région MENA dont les économies dépendent grandement des hydrocarbures. L'institution de BrettonWoods constate, tout d'abord, que la faible demande mondiale en pétrole et les perturbations de l'offre pétrolière (Libye et Iran notamment) se sont traduites par une baisse de la production de pétrole dans les pays du Moyen-Orient et Afrique du nord (MENA). En parallèle, les incertitudes découlant de ‘'transitions politiques longues'' dans les pays arabes qui ont connu des bouleversements politiques ainsi qu'un environnement extérieur peu favorable ont fini par ‘'peser sur la confiance'' dans les pays importateurs de pétrole de cette région.. C'est dans ce sens que le FMI a de nouveau appelé les pays exportateurs de pétrole de la région MENA, dont l'Algérie, à donner la priorité à la diversification de leur économie ainsi qu'au renforcement de leur résistance à d'éventuels chocs de baisse de revenus pétroliers dans un contexte économique mondial encore terne. C'est ce que préconise cette institution financière internationale dans son nouveau rapport sur les perspectives économiques mondiales publié hier en prévision de la tenue de son assemblée annuelle prévue du 11 au 13 octobre à Washington. Améliorer l'environnement socio-politique et la stabilité macro-économique Pour le FMI, même s'il est attendu une hausse de la croissance mondiale en 2014 et une reprise de la production de pétrole, les pays de la région MENA doivent garder à l'esprit qu'une croissance ‘'durable'' et ‘'équitable'' à moyen terme dépend ‘'de l'amélioration de l'environnement socio-politique, de la stabilité macro-économique, de la diversification économique et d'une création accélérée d'emplois''. En revanche, ajoute-t-il, une demande pétrolière mondiale plus faible, en cas notamment d'une éventuelle poursuite du ralentissement dans les pays émergents, ou une hausse plus rapide que prévue de l'offre pétrolière hors OPEP, ‘'pourraient exercer une pression à la baisse sur les prix du pétrole et la croissance dans les pays exportateurs de pétrole de la région'', met en garde le FMI. A ce propos, il prévient qu'une forte baisse des prix du pétrole ‘'pourrait mettre un grand nombre de pays exportateurs de pétrole de la région en situation de déficit budgétaire''. D'ailleurs, relève le rapport, au cours de ces dernières années, ‘'la hausse des dépenses publiques dans ces pays s'est traduite par une augmentation du seuil de rentabilité budgétaire du prix de pétrole (c'est-à-dire le prix du pétrole qui permet d'assurer un budget équilibré), et ce, ‘'à un rythme plus rapide que celui de l'augmentation des prix de pétrole.'' C'est dans cette optique que le FMI considère que ‘'la priorité pour les pays exportateurs de pétrole de la région MENA est d'augmenter leur résistance à tout choc de baisse des revenus pétroliers tout en diversifiant leurs économies face à une population active en augmentation rapide''. Un meilleur climat des affaires, une formation de qualité et la promotion de l'esprit d'entreprise sont parmi les principales mesures à mettre en place pour ‘'stimuler la croissance du PIB non pétrolier et réduire la dépendance des revenus pétroliers'', préconise le FMI. Le FMI a aussi révisé en baisse le PIB mondial en le situant à 2,9 % pour 2013 (contre une prévision de 3,2% faite en juillet dernier) et à 3,6 % pour 2014. Le PIB dans les économies avancées est estimée à 1,2% en 2013 et à 2% en 2014, tandis que la zone euro devrait enregistrer une croissance négative de -0,4% en 2013 avant de remonter à +1% en 2014. Quant aux pays émergents et pays en développements, le PIB devrait croître de 4,5% en 2013 et de 5,1% en 2014. Mehdi H.