Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales publié, hier, à l'occasion de la tenue de son assemblée annuelle du 11 au 13 octobre à Washington, le Fonds prévoit pour l'Algérie une croissance du Pib de 3,1% en 2013 et de 3,7% en 2014 (contre 3,3% en 2012). Dans ses prévisions d'avril dernier, le FMI pronostiquait pour le pays un taux de croissance de 3,3% en 2013. Par contre, les nouvelles prévisions du FMI ont révisé à la hausse la croissance de l'Algérie pour 2014 en la situant à 3,7% alors qu'il l'avait estimée à 3,4% dans ses prévisions en avril dernier. Par ailleurs, le FMI a indiqué que la balance des comptes courants de l'Algérie restera positive pour s'établir à 1,8% du Pib en 2013 et à 1,2% en 2014 (contre 5,9% en 2012). En avril dernier, le FMI tablait sur une balance des comptes courants de 6,1% du Pib en 2013 et de 4,5% en 2014. Sur la question de l'emploi, le Fonds relève que le taux de chômage s'est situé à 10% en 2012 et en 2013, et devra légèrement baisser à 9,8% en 2014. Pour cet indicateur, les prévisions du FMI diffèrent également de celles faites il y a six mois puisqu'il tablait, alors, sur un taux de chômage de 9,3% en 2013 et de 9% en 2014. Concernant l'inflation, c'est le seul indicateur dont les prévisions n'ont pas changé par rapport à celles faites en avril dernier puisque le FMI estime toujours qu'elle devrait passer de 5% en 2013 à 4,5% en 2014 (contre 8,9% en 2012). Dans son rapport, le FMI a révisé à la baisse le Pib mondial en le situant à 2,9% pour 2013 (contre une prévision de 3,2% faite en juillet dernier) et à 3,6% pour 2014. Le Pib dans les économies avancées est estimé à 1,2% en 2013 et à 2% en 2014, tandis que la zone euro devrait enregistrer une croissance négative de -0,4% en 2013 avant de remonter à +1% en 2014. Quant aux pays émergents et ceux en développement, le Pib devrait croître de 4,5% en 2013 et de 5,1% en 2014. L'Algérie et les pays pétroliers doivent mettre le cap sur la diversification économique Le FMI a, par ailleurs, de nouveau appelé les pays exportateurs de pétrole de la région MENA, dont l'Algérie, à donner la priorité à la diversification de leur économie ainsi qu'au renforcement de leur résistance à d'éventuels chocs de baisse de revenus pétroliers dans un contexte économique mondial encore terne. L'institution de Bretton Woods constate, tout d'abord, que la faible demande mondiale en pétrole et les perturbations de l'offre pétrolière (Libye et Iran notamment) se sont traduites par une baisse de la production de pétrole dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA). En parallèle, les incertitudes découlant de « transitions politiques longues » dans les pays arabes qui ont connu des bouleversements politiques ainsi qu'un environnement extérieur peu favorable ont fini par « peser sur la confiance » dans les pays importateurs de pétrole de cette région. Pour le FMI, même s'il est attendu une hausse de la croissance mondiale en 2014 et une reprise de la production de pétrole, les pays de la région MENA doivent garder à l'esprit qu'une croissance « durable » et « équitable » à moyen terme dépend « de l'amélioration de l'environnement socio-politique, de la stabilité macro-économique, de la diversification économique et d'une création accélérée d'emplois. Par ailleurs, le Fonds observe que la croissance dans la plupart des pays exportateurs de pétrole du MENA s'est « considérablement ralentie » dans la première moitié de l'année 2013, tirée par la baisse de la production de pétrole.