Des passerelles doivent être créées entre les secteurs de l'emploi, la formation professionnelle et l'université afin de satisfaire les besoins du marché dans l'ouest du pays, a indiqué le directeur régional de l'emploi, M. Abdelhamid Benachiba. Lors d'un entretien à l'APS, M. Benachiba a estimé que «ces passerelles que nous devons créer aideront inéluctablement à adapter l'employabilité avec les besoins du marché dans la région». Pour lui, il faudrait faire sortir des diplômes en adéquation avec les besoins du marché. «A titre d'exemple, de nombreuses offres sont proposées pour les métiers du BTPH aux niveaux local et régional. Des offres qui n'ont malheureusement pu être satisfaites par manque de postulants», a-t-il ajouté. «Nous peinons pour placer des jeunes demandeurs diplômés des universités et de centres de formation professionnelle dans différentes branches, quand le profil n'est pas demandé sur le marché de l'emploi. Par contre, des offres de travail sont de plus en plus croissantes dans le bâtiment», a-t-il encore souligné. Plusieurs actions ont été entreprises afin que des métiers rares et déficitaires du BTPH comme la maçonnerie ne disparaissent pas. Des mesures incitatives ont été prises pour encourager les jeunes à suivre ces métiers, telles que la couverture sociale, un présalaire et un contrat d'une année minimum. Un taux de placement satisfaisant Pour ce qui est des demandes d'emploi, près de 228.000 demandes ont été enregistrées du 1er janvier au 31 août dernier, réparties entre la demande classique (158.027 enregistrées) et la demande concernant le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) avec 69.703 demandes. Pour la répartition des demandes classiques par wilayas à l'Ouest du pays, Oran est en tête avec 77.105 demandes, suivie de Tlemcen (33.678), Sidi Bel-Abbes (26.306), Mostaganem (24.808) et enfin Ain Témouchent (18.130). Pour le DAIP, l'ANEM a enregistré 69.703 demandes dont Mostaganem (21.214), Tlemcen (19.585), Ain Témouchent (11.437), Oran (10.317), Sidi Bel-Abbes (7.150). S'agissant des offres d'emploi, 28.132 ont été enregistrées au niveau de toute la région, Oran (14.454), Tlemcen (6.661), Sidi Bel-Abbes (2.280), Mostaganem (2.990) et Ain Témouchent (1.747). Au total, 19.578 placements ont été effectués durant la même période. Par wilayas, Oran a bénéficié de 8.051 placements, Tlemcen de 5.704, Mostaganem de 2.586, Ain Témouchent de 1.291 et Sidi Bel-Abbes de 1.946 placements. L'objectif tracé par la tutelle a été de placer 27.000 demandeurs d'emploi pour cette année. Un taux de 72.51% a été réalisé en huit mois. Tlemcen a réalisé 90.54%, Mostaganem 86.2%, Oran 77.09%, Sidi Bel-Abbes 60.81% et Ain Témouchent 51.64%, a-t-on indiqué. «Nous considérons que nous avons atteint un taux important de satisfaction des demandes et nos objectifs sont presque atteints», a-t-il déclaré. Le secteur public économique plus attractif que le privé En ce qui concerne le domaine le plus attractif des demandeurs d'emploi, M. Benachiba a souligné que le secteur public économique emploie plus les jeunes demandeurs que le secteur privé. «Nous recevons des offres de la part de ces deux secteurs pour un emploi direct, soit dans le cadre d'un placement classique ou un placement DAIP. C'est le secteur public économique qui recrute plus, d'où l'importance de sensibiliser le secteur privé pour en faire de même», a-t-il souligné. Selon l'orateur, les actions de sensibilisation de l'ANEM ont trouvé des échos auprès des entreprises publiques économiques, à l'instar du groupe Cosider qui s'est engagé à prendre en charge la formation de jeunes pour les embaucher ensuite dans des métiers de BTPH, comme maçons, coffreurs, plâtriers. «Des métiers qu'on ne trouve pratiquement plus, en dépit de la conjoncture très favorable avec des centaines de projets d'habitat et de travaux publics», a-t-il révélé. «Nous avons un bassin très varié de l'emploi, car Oran est une grande métropole caractérisée par des chantiers dans les différents secteurs. Nous comptons beaucoup là-dessus pour l'insertion du maximum des demandeurs», a ajouté M. Benachiba. -L'insertion par l'activité économique, cheval de bataille de l'ANEM- Actuellement, le cheval de bataille de l'agence régionale de l'ANEM est désormais l'insertion par activité économique qui est un ensemble de dispositifs permettant aux jeunes chômeurs de s'inscrire dans un parcours de dynamisation, dans le cadre de l'emploi. Pour le responsable de l'agence, ce qui caractérise l'insertion par l'activité économique est le fait d'offrir un ensemble de condition aux personnes concernées. La spécificité de ces conditions est non seulement de proposer un emploi mais aussi un accompagnement technique et social visant à permettre un développement personnel et adapté à la progression de chacun, a-t-il expliqué. A ce titre, il a estimé que l'objectif est d'aider à lever les obstacles en s'inscrivant dans un parcours dynamique. Dans une voie permettant de se projeter dans une nouvelle situation socio-professionnelle. Dans ce cadre, «des actions d'accompagnement à l'emploi permettent la construction d'un projet professionnel par l'acquisition des compétences et une aide concrète et ciblée à la recherche de l'emploi». Vers une modernisation exemplaire des agences La modernisation des agences locales et de wilaya relevant de l'ANEM représente une perspective à court terme pour la direction régionale. La direction générale de l'Emploi et le ministère de tutelle affichent un intérêt particulier à ce que le demandeur d'emploi soit accueilli et orienté de la meilleure manière et dans les meilleures conditions, a affirmé M. Benachiba. Des agences haut standing ont été réalisées dans différentes zones de la région même les plus enclavées. Des écrans affichant les différentes offres. Des conseillers bien formés ont été mis à la disposition des demandeurs pour une prise en charge exemplaire. Des conseillers hautement formés pour prendre en charge le demandeur, l'informer, le sensibiliser et l'orienter, des sessions de formation continue au profit des agents de l'ANEM pour l'accueil des jeunes. «Nous oeuvrons à arriver, à court terme, à une prise en charge exemplaire du demandeur d'emploi», a conclu M. Benachiba.