La prise en charge efficiente du cancer passe par l'intégration de la prévention et le diagnostic précoce de cette pathologie lourde en milieu professionnel, a souligné mercredi à Tizi-Ouzou un spécialiste. Dans sa communication intitulée «Les cancers professionnels : les aspects médico-légaux», qu'il a présentée dans le cadre de la Journée de sensibilisation et d'information sur «les cancers professionnels», organisée par le C.H.U de Tizi-Ouzou, le professeur Haddar de l'EPH de Rouiba, a prôné la nécessité de privilégier la prévention et le diagnostic précoce pour diminuer l'incidence de cette maladie et le coût de sa prise en charge. Partant du constat que les cancers professionnels ne sont révélés que «tardivement, souvent après le départ à la retraite des employés», ce spécialiste a recommandé d'»identifier précocement les facteurs de risque favorisant l'apparition du cancer en milieu professionnel, afin de prendre les mesures nécessaires au moment opportun». La sous-estimation de la déclaration du cancer professionnel durant la période d'activité s'explique, selon lui, par «l'insuffisance de l'information sur les risques cancérigènes, tant chez les employeurs que chez les employés, et la méconnaissance par ces deux parties de la réglementation en vigueur». Se basant sur une étude réalisée en 2011 au niveau de 41 entreprises implantées dans la zone industrielle de Rouiba (Alger), le Pr. Haddar a relevé que 50% des cancers observés en milieu professionnel sont des sinus de face, 15 % de cancer de poumons. Le cancer de la vessie et les leucémies ont été également relevés par la même étude. Ce praticien a expliqué que plusieurs facteurs sont à l'origine de l'apparition du cancer en milieu professionnel, comme l'exposition prolongée à l'amiante, l'inhalation de la poussière de bois, ou la manipulation de certains produits chimiques toxiques, tel que le benzène. Il a, par ailleurs, recommandé de procéder, dans la mesure du possible, au «remplacement de ces produits et matériaux cancérigènes par d'autres, ou tout au moins en diminuer la durée d'exposition, comme dans le cas de l'amiante».