La production nationale de ciment pourrait atteindre les 44 millions de tonnes à l'horizon 2022 grâce à l'installation de nouvelles cimenteries dans de nombreuses régions du pays, a indiqué jeudi à Alger le président du conseil d'administration de l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM), Hocine Anane. «Les capacités installées pour la production de ciment à l'horizon 2020/2022 seront de 42 à 44 millions de tonnes», a-t-il déclaré en marge d'une séance d'ouverture des plis des offres techniques pour l'exploration de deux lots de gisements de matières premières pour les cimenteries. Les deux lots pour lesquels 13 plis ont été déposés sont situés dans les wilayas de Bouira et de Constantine et portent sur l'exploration de gisements de calcaire et d'argile. A l'issue de la session d'ouverture des plis, seulement 7 dossiers ont été déclarés recevables pour instruction par la commission ad hoc d'ouverture des plis. «Les offres retenues définitivement seront annoncées le 14 novembre prochain», a précisé M. Anane. Ces offres, a-t-il poursuivi, interviennent dans la perspective de la création de deux cimenteries dans ces wilayas, qui s'ajoutent aux projets prévus dans d'autres régions pour concrétiser «l'objectif du gouvernement de résorber le déficit en ciment et d'envisager l'exportation du surplus». Selon ce responsable, les prévisions de consommation de ciment en Algérie en 2020 sont de 30 millions de tonnes ce qui permet de dégager un surplus pour l'exportation. «Le secteur du ciment peut engager des rentes différentielles et pourra générer des recettes budgétaires et des devises», a-t-il estimé, soulignant que l'Algérie dispose de matière premières telles que le calcaire, l'argile, le gypse et le sable. L'Algérie dispose également du gaz naturel dont le prix sur le marché intérieur permet à cette activité d'être compétitive par rapport à d'autres pays notamment dans le bassin méditerranéen, a fait remarquer M. Anane. Actuellement, le pays dispose de 14 cimenteries dont deux appartiennent au secteur privé avec une capacité de production installée de 19,5 millions de tonnes par an alors que la consommation varie entre 20 et 21 millions de tonnes, «ce qui donne lieu à des tensions sur le prix», a-t-il ajouté. En plus du programme d'installation de nouvelles unités, un plan d'extension et d'optimisation d'utilisation des capacités existantes est engagé afin d'arriver à une production supplémentaire de 11 millions de tonnes. Les cimenteries concernées par ce plan sont entre autres celles de Tebessa, M'sila et Mascara. Quant aux projets en cours de réalisation, ils sont situés notamment à Bechar, Adrar, Relizane, Djelfa In Salah et Illizi. Les candidats intéressés par l'appel d'offres national et international pour l'exploration des gisements ont commencé à retirer les cahiers des charges le 30 septembre dernier. L'appel d'offres est réalisé en deux phases distinctes liées à l'offre technique et à l'offre financière. Les soumissionnaires des offres techniques déclarées éligibles par la commission d'ouverture des plis seront invités à déposer les offres financières le 21 novembre prochain et l'ouverture des plis s'effectuera le même jour, selon les termes de l'appel d'offres. Il est précisé que seules «les personnes morales disposant de capacités techniques et financières avérées pour concrétiser dans les meilleurs délais leurs projets» peuvent soumissionner. Les lots proposés sont situés dans les communes de Ouled Rahmoune, Ben Badis et Messaoud-Boudjerrou pour Constantine et Ahl El Ksar pour Bouira.