La pêche artisanale en Algérie sera bientôt régie par un statut spécifique à même de garantir le développement et la valorisation de cette activité, a-t-on appris jeudi à Oran lors d'un forum animé en marge de la 5ème édition du Salon international de la pêche et de l'aquaculture (SIPA). «La pêche artisanale occupe une place prépondérante dans le schéma global du secteur», a indiqué M. Omar Kaddour, directeur de la pêche maritime et océanique auprès du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Ouvert en présence du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, en marge de sa visite de travail à Oran, ce forum a regroupé plusieurs partenaires du secteur, dont des professionnels et des directeurs de la pêche de différentes wilayas du pays. «La pêche algérienne est artisanale de manière générale», a observé M. Kaddour, en rappelant que la flotte globale est composée de 4.412 embarcations classées pour la plupart dans la catégorie petits métiers (entre 4,8 m et 6 m de longueur). La stratégie nationale pour le développement et la valorisation de la pêche artisanale a été, dans ce contexte, au centre d'une communication présentée par Mme Karima Idjer, sous-directrice du suivi des ports et des abris de pêche auprès du ministère. «Il s'agit d'une démarche participative intégrant l'ensemble des partenaires du secteur», a expliqué Mme Idjer en annonçant le lancement, dans une première phase, d'études socio-économiques au niveau de sites propices à la pêche artisanale. Trois premières études ont été déjà réalisées cette année au niveau des sites de Fouka Marine (Tipasa), El-Guelta (Chlef) et Souk El-Tnine (Blida) à l'effet de recenser le nombre de pêcheurs, l'âge moyen de la flottille, le type d'embarcation (plaisance ou pêche), les différentes espèces et le niveau de production. Ces études pilotes sont menées dans le cadre du projet intégré à la pêche artisanale «M-Said Hirafi», initié par le ministère avec l'appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Mme Idjer a fait savoir, en outre, que des ateliers régionaux sont programmés pour débattre des résultats des études avant la tenue d'une rencontre nationale pour l'adoption des actions à mettre en oeuvre en vue de répondre avec davantage d'efficience aux attentes des professionnels. Le futur statut spécifique à la pêche artisanale permettra la prise en charge des opérateurs sur divers plans, tels ceux de la formation, de la couverture sociale et de la réglementation avec la délimitation des zones de pêche, a-t-elle souligné lors de cette rencontre marquée également par la participation de représentants du PNUD, de la FAO et d'experts étrangers, venus de Mauritanie et du Sultanat d'Oman.