Oran de 2010 est une nouvelle ville avec de nouvelles ambitions, laissait entendre hier un cadre de la Direction du tourisme d'Oran chargé des préparatifs du GNL16. Un riche circuit de visites a été élaboré pour présenter la ville aux milliers de visiteurs. En fait, les responsables veulent faire d'El-Bahia une vitrine touristique pour toute l'Algérie. Un challenge qui prête aussi à discussions. La 16ème Conférence et Salon international sur le Gaz naturel liquéfié (GNL16) qui se déroulera en avril prochain à Oran est en effet une opportunité pour qu'El Bahia renoue avec son faste d'antan. Le même son de cloche provient de plusieurs cadres de la wilaya qui déclarent que cette ville, qui se veut uniquement touristique et qui a réussi en somme la conférence de l'Opep en 2008, a l'ambition de briller de nouveau devant les milliers de participants des cinq continents. Interrogé sur le pourquoi du choix d'Oran par le président de la République, ils diront que «le but est de décentraliser et de donner à El Bahia qui a tous les atouts de briller -une image forte- de cette grande Algérie». Et d'ajouter : «nous serons l'avant-garde de l'Algérie. Il faut donc assurer…se surpasser». Parallèlement aux conférences techniques, un riche programme touristique a été élaboré. En effet, les délégations présentes visiteront les sites historiques d'Oran et qui témoignent encore de sa riche histoire méditerranéenne. Le circuit préparé pour les visiteurs n'a omis aucun site historique qui authentifie l'histoire millénaire de la ville. Sur Internet, la page d'Oran sur Wikipedia a été agrémentée ces derniers temps. De la fameuse promenade de Letang qui a été aménagée en 1836 sur les glacis du Rozalcar par le général éponyme au siège de l'Hôtel de Ville qui se prélasse éternellement dans son style napoléonien second empire, le visiteur déambulera dans les dédales d'Oran. Pour rappel, un vaste projet de restauration des sites historiques à Oran a été finalisé par les responsables en charge du secteur, avec l'injection d'une enveloppe financière estimée à 27 milliards de centimes. La carte touristique d'Oran, c'est aussi son melting-pot. A Sidi El Houari, le Minaret de la mosquée de la Perle, et le clocher de l'église Saint-Louis qui était une ancienne cathédrale jusqu'en 1913, sont depuis des lustres en dialogue de courtoisie et de tolérance. L'autre halte à Oran est la citadelle Castillo Viejo (le vieux château) bâtie sur les soubassements de la ville musulmane avant l'invasion des «reconquistadors». Sur le même site, on peut voir le Palais du Gouverneur qui offre une vue majestueuse de sa tour de la Campana. Quant au fort de San Pedro, il est perché comme une grande guérite tout-haut, surplombant les anciennes institutions oranaises. Un chemin escarpé et parsemé d'indices historiques avec les célèbres écussons et inscriptions, portés sur les murailles, relatifs à la présence des différents gouverneurs espagnols et à celle du Bey Bouchelaghem qui a élu domicile, de 1708 à 1732, dans la citadelle. En effet, que dire du splendide palais du Bey, construit au 14ème siècle par le Sultan mérinide Abou El Hasan ? Dans ce château rose, plusieurs opérations de restauration, très mal effectuées, ont dénaturé le site. Du vulgaire ciment a remplacé le produit noble du gypse dans la décoration subtile faite par d'anciens artisans andalous. L'énumération de tous les sites d'Oran intégrés au circuit des visites serait fastidieuse. Dans les annales, El Bahia est une ville riche en histoire. En réalité, elle est à son corps défendant l'objet des négligences et des insouciances. La GNL16 pourrait être salvateur.