La téléphonie mobile de troisième génération (3G++), dont la commercialisation vient d'être lancée en Algérie, devra permettre des débits pouvant atteindre les 42 mégabits/seconde (Mb/s). Avec ce débit, le visionnage de vidéos, voire d'émissions de télévision, la visiophonie et le streaming ou lecture en continu (envoi de contenu en direct ou en léger différé permettant la lecture d'un flux audio ou vidéo à mesure qu'il est diffusé) seront très fluides. La 3G++, représentée principalement par la norme Universal Mobile Telecommunications System (UMTS), permet, donc de surfer sur Internet avec un débit, de loin, bien plus rapide qu'avec le GSM ou 2G, dont le débit avoisine les 256 Kb/s (très faible pour la vidéo et autre visiophonie). Pour rappel, l'Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) a annoncé jeudi dernier avoir autorisé les trois opérateurs de téléphonie mobile, détenteurs de la licence 3G (Mobilis, Ooredoo et Djezzy) à lancer la commercialisation de cette technologie. Dans un premier temps, l'accès à l'internet mobile devra «largement satisfaire» l'utilisateur, vu que le nombre d'abonnés à ces trois opérateurs ne sera pas important. La bande passante ne sera pas très occupée, selon des spécialistes. La diffusion en streaming sur le web sera donc fluide même en Haute définition (HD) (3 Mégabits/s pour une réception optimale). Mais, tout dépendra des conditions de réception. Dans un environnement où plusieurs utilisateurs sont connectés et qui téléchargent, cela peut réduire la qualité de la vidéo ou la diffusion. La fréquence peut également influer sur la qualité de service 3G++. Contrairement au réseau filaire (ADSL fixe), la qualité de la fréquence peut être perturbée par une source émise à proximité de la bande de fréquence allouée à un autre opérateur. La fréquence d'un opérateur peut être libre dans une wilaya mais affectée par un autre opérateur présent dans une autre wilaya (la première année, certaines wilayas seront couvertes par un seul opérateur +wilayas exclusives+). Chacun des trois opérateurs activant en Algérie a choisi une fréquence au niveau national. Les bandes de fréquences sont allouées à l'Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) par l'Agence nationale des fréquences (ANF). Le premier à avoir choisi les fréquences est Mobilis, qui a présenté la «meilleure» offre lors de l'attribution des licences (le 14 octobre dernier), le second est Ooredoo et le troisième Djezzy. La qualité de service Internet peut être aussi dégradée par les conditions atmosphériques. La connexion au web peut être différente lorsque l'usager est en situation mobile ou fixe. Elle est optimale à l'extérieure et moindre à l'intérieur. Les murs affecteront aussi la réception. Cela dépendra également de la proximité de l'émetteur (BTS) et du nombre de personnes connectées en même temps, le débit internet étant partagé. Avec l'augmentation du nombre d'abonnés, la qualité du débit devrait être affectée. Toutefois, l'opérateur pourra optimiser son réseau (augmentation de la capacité en Mb/s) en le reconfigurant en fonction des zones très sollicitée. L'opérateur devra ainsi dimensionner son réseau en fonction de la charge. Les performances d'un réseau mobile se mesurent en fonction du débit qui est proposé à l'usager. Les opérateurs devront proposer des offres pour le grand public et pour les professionnels. Les prix seront différents et le volume en Gigaoctet (Go) aussi, et le débit internet sera partagé par l'ensemble des clients. Les smartphones et autres tablettes et Edge, en vente en Algérie, sont adaptés à la 3G++ et répondent largement aux besoins de cette nouvelle technologie, selon l'ARPT. La 3G aura également un impact sur l'entreprise, lui permettant d'avoir une connexion permanente et en temps réel, la possibilité de travailler hors bureau, d'avoir le service Cloud et la télégestion, ainsi que la géolocalisation, notent des spécialistes. Une numérotation spéciale 3G++ Un numéro spécial a été dédié à la 3G++ par l'ARPT, qui a rendu public deux décisions visant à «encadrer strictement» les conditions d'abonnement aux services de la licence 3G++. L'objectif de ces décisions étant de «séparer strictement» les deux licences GSM et 3G en dépit de l'exception accordée par l'ARPT aux opérateurs de la commercialisation d'une carte SIM/USIM commune aux deux numéros GSM/3G pour les abonnés qui en expriment le souhait à l'opérateur. Concernant la seconde décision, l'ARPT a précisé qu'il s'agissait de mettre en place «le mode opératoire d'une identification précise et incontestable de chaque abonné postpayé ou prépayé, gage de la constitution par les opérateurs d'une base de données de leurs clients 3G cohérente et fiable». «De telles dispositions sont de nature en outre à préserver l'usager d'une identification erronée ou confuse qui pourrait lui causer des désagréments en cas d'enquête judiciaire à l'occasion d'une utilisation malveillante d'une carte SIM identifiée à tort en son nom», a assuré l'ARPT.