De nouvelles mesures sont en cours d'étude au niveau du ministère des Finances pour dynamiser le marché obligataire, a indiqué jeudi un membre de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). «Plusieurs groupes de travail ont été mis en place sous l'égide du ministère des Finances pour étudier les actions à mener en vue de promouvoir le marché obligataire, actuellement en phase de stagnation», a déclaré la directrice du développement et de la surveillance du marché au sein de la Cosob, Zahia Zerfa, lors d'une conférence tenue en marge du 3e salon Expo Finances. Ces groupes, qui rassemblent les différents acteurs intervenant sur le marché obligataire, ont pour objectif de lever les entraves rencontrées par les opérateurs économiques afin d'accéder à ce marché et d'étudier les moyens susceptibles de le réanimer, selon Mlle Zerfa. Parmi les mesures en cours d'étude, elle a cité la possibilité d'introduire la notation au niveau du marché obligataire pour ne pas obliger les entreprises à donner des garanties. Les groupes comptent aussi proposer des amendements au cadre règlementaire pour permettre aux entreprises qui bénéficient de crédits publiques bonifiés de s'introduire en bourse. Depuis son démarrage effectif à la fin 1999, la Bourse d'Alger a enregistré six titre de créances corporatifs (obligations d'entreprises) émis auprès du grand public dont quatre sont déjà échus et deux restent cotés (Sonelgaz et Dahli) avec un encours de 32,36 milliards de DA. La Bourse d'Alger compte par ailleurs quatre titres cotés, à savoir ceux de la chaîne EGH El Aurassi, du groupe Saidal, d'Alliance Assurance et de NCA Rouiba pour une capitalisation boursière qui ne dépasse pas 14,6 milliards de DA. Le Conseil des participations de l'Etat avait donné le feu vert à huit entreprises publiques pour l'ouverture ou l'augmentation de leurs capitaux. Il s'agit de la banque publique CPA, de trois cimenteries publiques relevant du groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), de la compagnie d'assurance Caar, de Cosider Carrières, filiale du groupe public du BTPH Cosider, de l'entreprise Hydro-aménagement et enfin de l'opérateur historique de téléphonie mobile Mobilis. Deux à trois entreprises seront introduites en bourse en 2014 Des réunions avec les entreprises concernées ont été tenues ces dernières semaines pour expliquer le processus d'introduction en Bourse et lancer cette opération. La responsable a estimé que l'ouverture ou l'augmentation du capital de ces huit entreprises publiques est « un signal fort de la part des pouvoirs publics pour développer le marché financier et moderniser l'économie». Concernant la date de leur introduction effective, Mlle Zerfa a expliqué qu'elle dépendra essentiellement de la durée de l'évaluation qui pourrait prendre plus d'une année. Selon elle, une ou deux entreprises seulement peuvent être introduites en Bourse en 2014. Le ministère des Finances avait lancé en octobre 2011 un plan de réforme du marché financier visant à diversifier l'offre des titres financiers et à améliorer les conditions de fructification de l'épargne sur le marché boursier. Le plan prévoit l'actualisation du cadre réglementaire pour l'adapter aux standards internationaux. «Une première mouture de propositions est fin prête», a révélé cette directrice. Par ailleurs, un projet d'acquisition d'un nouveau système de cotation pour la Bourse d'Alger a été initié, dans le cadre du même plan de réforme. La Cosob compte en outre lancer dans les mois à venir une formation d'analystes financiers, auxquels revient la mission d'évaluer le potentiel de développement d'une entreprise ou d'un secteur de l'économie pour aider les investisseurs à faire le bon choix. Une autre formation, avait été lancé, en octobre dernier, au profit des professionnels du marché, permettant d'acquérir les connaissances minimales de l'environnement réglementaire, déontologique et technique. Dans le cadre du plan de réforme, un accord de coopération visant à promouvoir la place financière d'Alger, avait été signé entre la Cosob et Paris Europlace. De son coté, l'Abef ( l'Association des banques et établissements financiers) a engagé une réflexion pour installer un comité qui prendra en charge le développement des activités d'intermédiation en opérations de Bourse. Ce comité sera composé des représentants des institutions et des différentes banques qui assurent cette mission (BNA, Badr, BDL, Cnep Banque, BEA, CPA, BNP Paribas El Djazaïr). Un nouvel agrément d'intermédiaire en opérations de Bourse (IOB) a été délivré récemment à la Société Générale Algérie, a ajouté Mlle Zerfa.