Le directeur général des Douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, a appelé mercredi à Tunis à «la relance» des mécanismes de lutte contre le phénomène de contrebande de carburants et de devises au niveau des frontières algéro-tunisiennes, insistant sur la nécessité de «contrôler» l'origine des produits dans le cadre de l'accord commercial préférentiel bilatéral. Dans une déclaration à l'APS en marge des travaux du comité de coopération douanière algéro-tunisien, le premier responsable des douanes algériennes a dit avoir souligné «le caractère dangereux» de la contrebande sur les économies des deux pays, appelant à la concrétisation de «programmes de coopération» et à la relance des mécanismes de lutte contre la contrebande notamment de carburants et de devises. A cette occasion, M. Bouderbala a affirmé qu'une instruction sera donnée aux services des douanes sur «les méthodes de contrôle» de l'origine des marchandises et des produits commerciaux, dans le cadre de l'accord commercial préférentiel bilatéral, qui sera mis en oeuvre prochainement. Cet accord souligne la «grande responsabilité» des douanes algériennes qui «jouent un rôle important» dans le contrôle des marchandises notamment en matière de vérification de leur origine, «contrairement aux procédures en vigueur actuellement», a-t-il affirmé. Les activités du comité ont été «gelées» durant trois ans puis ont été relancées à la veille de la tenue de la haute commission mixte algéro-tunisienne, a précisé M. Bouderbala. La coopération douanière bilatérale «est devenue plus que nécessaire, en raison de la propagation du phénomène de la fraude, de la contrebande, du blanchiment d'argent et du transfert illégal de devises, a-t-il affirmé. M. Bouderbala a souligné la nécessité «d'échanger les informations» sur le dédouanement des marchandises, tout en soulignant la nécessité de fournir les données nécessaires sur la véritable valeur de ces marchandises, ce qui permettra de vérifier le montant déclaré. Il a insisté sur l'importance de faciliter la circulation des personnes entre les deux pays, estimant nécessaire de «distinguer entre les voyageurs et les contrebandiers». Ces mesures permettront de fixer des points de transit communs entre les douanes algériennes et tunisiennes, sur la base de l'échange d'informations, en prélude à la création prochaine de centres douaniers mixtes, a-t-il dit. Dans le cadre de l'échange des informations douanières, le premier responsable des douanes algériennes a mis l'accent sur l'importance extrême de l'échange des données par voie informatique, pour un meilleur contrôle des marchandises. Les deux parties ont convenu de la «relance» de la coopération dans le domaine de la formation des agents de douanes et de l'échange d'expériences, outre l'accord de jumelage de l'école nationale algérienne des douanes avec son homologue tunisienne, a précisé M. Bouderbala. Les participants aux travaux du comité de coopération douanière algéro-tunisien avaient examiné mardi à Tunis les mesures facilitant le déplacement des voyageurs entre les deux pays ainsi que la lutte contre la fraude, la contrebande, le blanchiment d'argent et le transfert illégal de devises, à la lumière des développements survenus dans la région. Les deux délégations ont souligné la nécessité de renforcer l'échange d'informations en matière de lutte contre la fraude, qu'il s'agisse de marchandise échangée, de transfert illégal de devise ou de blanchiment d'argent. Il a été décidé de la relance du dispositif de coopération entre les douanes algérienne et tunisienne mis en place en 2011 pour une lutte plus efficiente contre la fraude. Les participants ont évoqué, entre autres, l'ouverture de centres frontaliers mixtes pour réduire les délais de dédouanement de marchandise et faciliter le déplacement des voyageurs.