L'accroissement constant de la demande nationale en énergie électrique permet de mesurer le développement du pays et témoigne de l'élévation du niveau de vie des Algériens, a déclaré mercredi à Koudiat Draouch (El Tarf) le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Inspectant la centrale thermoélectrique à cycle combiné de 1.140 mégawatts, M. Sellal a souligné que la consommation d'énergie constituait «le meilleur paramètre d'évaluation» du niveau de vie des populations. Il s'agit aujourd'hui, a ajouté le Premier ministre, de profiter au maximum de la centrale et d'investir dans cet équipement réalisé selon les normes internationales pour développer d'autres activités telles que l'aquaculture, entre autres. Il est également nécessaire, compte tenu du caractère polluant de ce type d'équipements, de veiller à la préservation de l'environnement, a encore souligné M. Sellal. En effet, le Premier ministre a inspecté la centrale thermoélectrique à cycle combiné de 1.140 mégawatts réalisée à Koudiat Draouch, ainsi que le gazoduc GK3 Hassi Rmel-El Tarf. Réalisé pour un coût de 187 milliards de dinars et 2 milliards de dollars US par un groupement d'entreprises constitué de l'américain General Electric et de l'espagnol Iberdrola Ingenieria y Construccion, la centrale thermoélectrique permet l'exploitation et la commercialisation de l'électricité produite et l'évacuation de l'électricité en 400 kilovolts (kV) vers le poste haute tension de Cheffia. Le projet, considéré comme une «autoroute de l'électricité», est destiné à alimenter les postes de secours (220 kV) d'El-Hadjar et de Kherraza (Annaba), de Ramdane-Djamel (Skikda), de Nador (Guelma), d'Ain Beïda (Oum El Bouaghi) et la région de Biskra. Il assure également l'interconnexion avec le réseau de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG) de Jendouba. M. Sellal a appelé à une exploitation rationnelle et intelligente de cet équipement qui doit, a-t-il souligné en substance, servir à d'autres secteurs d'activités telles que l'aquaculture ou la production de saumure (sel), entre autres. L'importance de cet ouvrage, considéré comme un acquis de première importance pour la sécurité énergétique du pays et la continuité du service, a été soulignée au cours de cette visite de M. Sellal sur le site. Le Premier ministre, qui a également inspecté, le gazoduc GK 3 de 48 pouces reliant Hassi Rmel à El Tarf et traversant cinq communes de la wilaya d'El Tarf sur 67 km, a fait part de la nécessité de respecter l'environnement. Construit en 36 mois pour 70 milliards de dinars et 2,6 milliards de dollars US, ce gazoduc d'une longueur totale de 784 km sur le territoire algérien reliera Hassi R'mel à El-Kala (El Tarf) et Skikda à partir d'une bretelle séparant les deux voies près de Tamlouka (Guelma). Il traversera 11 wilayas pour assurer l'alimentation en gaz naturel des centrales électriques de Koudiet Draouch (El-Tarf) et de Fkirna (Oum El-Bouaghi), ainsi que le méga-train GNL de Skikda et le gazoduc devant alimenter directement l'Italie. Le délai de réalisation du barrage de Boukhroufa revu à la baisse En outre, le Premier ministre a estimé sur le site de construction du barrage de Boukhroufa, à El Tarf, que le délai de réalisation de cet ouvrage (45 mois) était excessif et qu'il était nécessaire de le revoir à la baisse. La date arrêtée contractuellement pour l'achèvement de ce barrage, en réalisation par deux entreprises turque (Nurol) et algérienne (GESTP) doit être revue pour permettre à cet ouvrage de remplir rapidement les fonctions pour lesquelles il a été inscrit, a ajouté M. Sellal. Le Premier ministre a également fait part de la nécessité de prendre les dispositions techniques nécessaires afin d'utiliser cet ouvrage en mixte, pour l'AEP (alimentation en eau potable) ainsi que pour l'irrigation agricole. La wilaya d'El Tarf où trois barrages sont actuellement exploités, essentiellement pour l'AEP, disposera à terme, à la faveur de la construction des cinq autres ouvrages hydrauliques en projet, d'une capacité de retenue de 700 millions de m3 d'eau, a rappelé le Premier ministre avant de demander aux responsables locaux du secteur des ressources en eau de réfléchir dès à présent au raccordement du futur barrage de Boukhroufa avec celui de Mexa de sorte, a-t-il dit, de sécuriser la plaine d'El Tarf. D'un coût de plus de 7,30 milliards de dinars, le barrage de Boukhroufa, d'une capacité totale de 125 millions de m3, sera d'une hauteur de 87 m et d'une longueur de 883 m avec volume régularisé de près de 72 millions de m3. Il contribuera à l'irrigation d'une partie importante, soit 3.600 hectares, de la plaine d'El Tarf et permettra de transférer les eaux à partir de la prise d'eau de l'Oued El Kebir vers le barrage de Boulathane. M. Abdelmalek Sellal a également appelé à créer davantage de pépinières, les trois actuellement opérationnelles n'étant pas suffisantes dans une wilaya comme El Tarf. Le Premier ministre a par ailleurs ajouté que l'Etat ‘'misait sur l'agriculture'', c'est pourquoi, a-t-il souligné, les agriculteurs doivent ‘'s'impliquer davantage pour le développement de ce secteur stratégique'' dans la wilaya d'El Tarf qui envisage, selon les responsables locaux, de se lancer dans la production de riz.