Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé hier à Tripoli, les investisseurs et hommes d'affaires en Algérie et en Libye à apporter de manière «sérieuse et efficace» leur contribution aux grands projets de développement dans les deux pays. «La relance d'une nouvelle dynamique économique entre les deux pays consolidera les opportunités de contact entre les acteurs économiques notamment dans les secteurs prometteurs dont l'énergie, le partenariat, l'investissement et l'industrie», a indiqué M. Sellal à l'ouverture des travaux de la 14e session de la grande commission mixte qu'il co-préside avec son homologue libyen Ali Zeidane. Il a proposé à cet effet, «la mise au point d'une feuille de route à même de définir les domaines de coopération et de fixer les objectifs à atteindre conformément à un calendrier bien établi», appelant les commissions techniques communes à reprendre leurs travaux. La large prolifération d'armes dans la région exige l'intensification de la coopération Relancer la coopération bilatérale Le comité de suivi de la grande commission mixte algéro-libyenne avait planché samedi à Tripoli, à travers des experts des deux pays, sur les préparatifs de la réunion de la grande commission mixte, au niveau de trois groupes de travail consacrés à l'économie, aux services et à la sécurité. La visite du Premier ministre en Libye, la deuxième du genre en une année après celle effectuée en janvier 2013 à Ghadamès, où il avait rencontré ses homologues libyen et tunisien, vise à examiner les moyens de coordonner les efforts entre les deux pays pour maîtriser la situation sécuritaire et garantir la stabilité, qui est la condition sine qua non pour le développement de la région. La rencontre d'hier vient couronner la série de rencontres bilatérales entre les responsables des deux pays, dont celle du Premier ministre libyen en Algérie les 10 et 11 décembre 2012. L'Algérie et la Libye avaient appelé dans le communiqué final sanctionnant la visite de M. Zaidane en Algérie, à la réunion du groupe de travail commun chargé de la promotion des échanges commerciaux. Le groupe est chargé de mettre au point des approches et des plans en vue d'accélérer la réalisation d'études indispensables au développement de la région frontalière (Ghadamès-Debdeb) au service du trafic commercial et économique entre les deux pays. Afin de sécuriser leurs frontières communes, l'Algérie s'est engagée à ne permettre à personne d'utiliser son territoire pour porter atteinte à la Libye ou menacer sa sécurité et sa stabilité et la Libye s'est engagée, de son côté, à ne permettre à personne d'utiliser son territoire pour menacer la sécurité et la stabilité de l'Algérie. Les deux pays ont également salué le dialogue, la concertation et la coordination politique entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays tout en œuvrant à la coordination de leur position lors des fora internationaux et régionaux notamment aux niveaux maghrébin, arabe, africain et euro-méditerranéen. L'UMA L'Algérie et la Libye ont, à plusieurs occasions, exprimé leur volonté de réactiver les structures et les institutions de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et de consolider les acquis de cet ensemble qui constitue un objectif stratégique à même de répondre aux aspirations de ses peuples à l'entraide, à la complémentarité et à l'intégration. Au plan régional et concernant la situation au Sahel, les responsables des deux pays ont exprimé leur condamnation de toutes formes d'extrémisme, de terrorisme et de crime organisé, tout en soulignant leur détermination à mobiliser tous les moyens disponibles pour faire face à ces phénomènes qui menacent la sécurité et la stabilité dans la région. Les deux parties ont exprimé leur volonté d'intensifier la coopération, la coordination et la concertation en vue de faire face aux dangers qui menacent la stabilité et la sécurité des peuples de la région du Sahel, dont la lourde responsabilité incombe à tout un chacun, et ce dans le cadre du respect mutuel, de la préservation de la souveraineté nationale et du rejet absolu de toute tentative d'atteinte à l'intégrité territoriale des pays de la région. Lors de la rencontre tripartite sur la situation sécuritaire aux frontières qui a réuni M. Sellal et ses homologues tunisien et libyen, en janvier 2013 à Ghadamès, les trois parties ont relevé la nécessité d'»intensifier les efforts pour faire face aux dangers et menaces sécuritaires en adoptant une approche sécuritaire intégrée et coordonnée entre les trois pays dans le cadre d'une stratégie globale». Les trois pays ont également souligné la nécessité «d'intensifier les échanges de visites entre les hauts responsables des services de sécurité concernés des trois pays en vue d'approfondir les contacts et de renforcer la confiance». Ils ont aussi appelé à élaborer des programmes de formation au profit des cadres qualifiés, échanger les expériences, conclure un accord de coopération sécuritaire et relancer les accords de coopération judiciaire et juridique déjà conclus. La coopération sécuritaire entre l'Algérie et la Libye ne se limite pas au cadre maghrébin, mais s'étend à l'espace régional, comme en témoigne la conférence ministérielle territoriale sur la sécurité des frontières tenue en mars 2013 à Tripoli, à laquelle l'Algérie était représentée par le ministre de l'Intérieur et des collectivité locales. Outre l'Algérie, la réunion avait regroupé la Libye, le Niger, le Tchad, le Maroc, la Tunisie, le Soudan et l'Egypte. L'Union africaine (UA), la Ligue arabe et l'Union européenne (UE) y étaient présentes en tant qu'observateurs. Rachida T.