La situation de la pêche et les projets de développement du secteur dans la wilaya d'Alger ont été dimanche au menu d'une visite de travail du ministre de la Pêche et de ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi. Lors de cette visite, le ministre a inauguré le laboratoire de contrôle de la salubrité des produits des milieux de la pêche et de l'aquaculture d'Ain Bénian, à Alger ouest, créé par décret en mai 2012. Ayant pour mission d'assurer le contrôle et l'analyse des produits de la pêche et de l'aquaculture, ce laboratoire est notamment chargé de la réalisation des différents types d'analyses (chimiques, bactériologique, physico-chimique, etc.) des produits et le contrôle de la qualité des eaux marines, selon la fiche technique du projet. Le ministre a également procédé, à Tamenfoust et à la pêcherie d'Alger, à la distribution de motocycles de vente ambulante des produits halieutiques au profit de jeunes bénéficiaires dans le cadre de l'ANGEM (Agence nationale de gestion du micro-crédit). «Cette opération de distribution de motocycles dotés de caisses isothermes, est effectuée pour permettre une amélioration du circuit de commercialisation du poisson. Elle permettra d'éradiquer la vente illicite, protéger la santé des consommateurs et avoir une traçabilité des vendeurs ambulants», a indiqué le ministère dans un document. M. Ferroukhi a également visité et inspecté des projets d'aménagement aux ports de Tamenfoust, d'Alger, de Raïs Hamidou comme il s'est rendu à l'Institut national supérieur de pêche et d'aquaculture (INSPA), au port d'Alger, qui dispense des formations dans deux domaines (pêche et aquaculture), quatre spécialités et dix-huit filières. Au port de Tamentfoust, le ministre a également inspecté un projet de construction d'un appontement pour les handicapés moteur pour leur permettre de s'initier et de pratiquer la plongée sous marine dans de bonnes conditions, outre celui de la réalisation d'un foyer du marin pêcheur et de deux poteaux alimentés en énergie solaire pour éclairer les pontons du port la nuit. Par ailleurs, la hausse des prix de la sardine, qui avoisinent les 500 DA le kg dans les marchés de la wilaya d'Alger pose un problème «structurel de fond», a estimé le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques. «La question (hausse des prix de la sardine) pose un problème structurel de fond. Le système de distribution et le rôle des intermédiaires constituent une partie de ce problème», a indiqué M. Ferroukhi lors d'une conférence de presse sanctionnant sa visite d'inspection de projets du secteur de la pêche dans la wilaya d'Alger. S'agissant de la distribution des produits de la mer, dont la sardine qui se négocie actuellement à 500 voire 600 DA le kg dans les marchés de la capitale et dans d'autres villes du pays, le ministre a fait savoir que les «circuits courts» (pêcheurs-consommateurs) ont disparu au profit des «circuits longs» qui enregistrent l'intervention des intermédiaires. «Les systèmes de distribution alimentaire dans les centres urbains de plus en plus développés sont des circuits longs. Les circuits courts sont une solution qui n'a plus court de nos jours», a-t-il précisé. M. Ferroukhi a tenu à souligner que son secteur n'a pas de problèmes avec les intermédiaires en tant que tels. «Le problème n'est pas dans la présence des intermédiaires qui sont nécessaires dans la chaîne de distribution des produits, mais dans leur rôle. Il faut qu'ils s'occupent de leur tâche comme le transport, le stockage et la mise sous froid des produits», a-t-il dit. Par ailleurs, contrairement aux professionnels qui estiment que les ressources halieutiques sont en baisse, le premier responsable du secteur a assuré que «tous les paramètres indiquent que la ressource, qui augmente ou baisse par moment, existe». «Les données statistiques disponibles de 1920 à nos jours montrent que ce que des gens avancent (sur le prétendu manque de ressource) est dénué de tout fondement», a-t-il expliqué. Interrogé par ailleurs sur l'apparition du poisson lapin, toxique et déconseillé à la consommation, M. Ferroukhi a assuré que des mesures ont été prises pour sensibiliser les consommateurs et les pêcheurs, notant que dix-sept (17) spécimens ont été pêchés à ce jour. «Selon les spécialistes, ce poisson vit dans les côtes algériennes et ne vient pas d'ailleurs. Sa première apparition a eu lieu en 1955 à la plage de Khemisti, près de Bouharoun. Il a reparu ensuite en 1992 à Bejaia», a-t-il détaillé. Le ministre a fait savoir que des spécialistes travaillaient toujours sur cette question pour tenter d'arriver à comprendre pourquoi le poisson lapin réapparaît à des périodes et pas à d'autres et s'il existe une relation de cause à effet entre ce phénomène et celui des changements climatiques. Sur la pêche à la dynamite, M. Ferroukhi a fait observer que le phénomène était en diminution, grâce au tarissement de sources d'approvisionnement en dynamites et des contrôles au niveau des ports de pêche, appelant toutefois à «une lutte de tous les jours contre le recours à cette technique».