Les industriels et producteurs algériens ont exprimé leurs attentes du futur président de la République, à travers le vice-président de la Confédération des Industriels et Producteurs algériens (CIPA), Abdelouahab Ziani. Ainsi, ils appellent à conforter les mesures déjà prises en faveur de l'entreprise, appuyant ainsi le programme de l'actuel gouvernement et affichant clairement leur position quant à la politique économique entretenue dans le pays. Ils appellent à plus de souplesse en matière de fiscalité et à une facilitation du crédit bancaire. «Les mesures prises en faveur de l'entreprise algérienne au cours de la dernière décennie ont besoin d'être confortées en vue de connaître une réelle traduction sur le terrain». C'est ce qu'a affirmé hier le vice-président de la CIPA. Intervenant sur les ondes de la radio nationale, M. Ziani a marqué sa nette préférence pour les programmes économiques qui favorisent une franche rupture avec la rente pétrolière. Il a souligné que l'entreprise algérienne a besoin du soutien de l'Etat, pour maintenir l'emploi et améliorer son chiffre d'affaires. Pour le patron des industriels, le futur président de la République devrait poursuivre la mise en œuvre du programme économique en cours. Dans ce sens, M. Ziani a regretté que la plupart des candidats n'aient pas associés les dirigeants d'entreprises à l'élaboration de leurs programmes. Il a exprimé des réserves concernant certaines propositions, notamment une éventuelle suppression de la règle du 51/49 pour les investissements étrangers. Il a ainsi marqué son opposition. Rappelant que la règle du 51/49 était acceptée par beaucoup d'investisseur étrangers, M. Ziani a estimé que «la levée de cette condition aboutirait, à travers le transfert de dividendes, à une hémorragie de devises dommageable pour l'économie nationale». Dans le même sens, la proposition de suppression de la Taxe sur l'activité professionnelle (TAP) «n'est pas fondée», selon M. Ziani qui relevé que la TAP est un impôt local et que sa suppression «priverait les collectivités locales d'une importante ressource nécessaire à leur développement». Soulignant l'importance de faire le distinguo entre promesses électoralistes et propositions réalistes, le vice président de la CIPA a, par ailleurs, évoqué les attentes des industriels et producteurs algériens à l'égard du programme du futur président. Il ainsi cité la mise en place d'une politique fiscale plus souple, et un nécessaire approfondissement des réformes bancaires en vue de lever les écueils qui continuent de bloquer, selon lui, l'accès au crédit bancaire. Au niveau des échanges extérieurs, M. Ziani a exprimé le souhait d'une révision des conditions d'adhésion de l'Algérie à la Grande Zone Arabe de Libre Echange (GZALE), relevant que beaucoup de produits d'origine asiatiques importés dans ce cadre font une concurrence déloyale à la production nationale. Sur un plan plus général, M. Ziani a, enfin, exprimé le vœu que le futur Président soit davantage à l'écoute de l'entreprise et que les canaux de dialogue et de concertation existants soient davantage confortées en vue de booster la production nationale.