Revoir le plan média de l'ANEP, soutenir les journalistes et aspirer à plus de professionnalisme : ce sont les points à retenir de l'intervention de Hamid Grine, ministre de la Communication qui était hier l'invité de la Rédaction à la Radio Chaine III. Le ministre a abordé plusieurs sujets ayant trait à son secteur, notamment sa vision future du secteur et le marché publicitaire public qui bénéficiera d'un nouveau déploiement. Il a fait savoir que le plan média de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) sera revisité. «Il n'est plus question de donner le même nombre de pages de publicité à un journal qui tire à grand tirage qu'à celui qui ne tire qu'à 500 exemplaires», a-t-il déclaré. Plus explicitement, il dira que désormais, des critères seront mis en place pour bénéficier de la publicité. Ces critères sont principalement la notoriété de l'organe de presse, le tirage et son impact, ainsi que le lectorat ciblé, en faisant référence à la presse spécialisée. Le ministre explique : «l'ANEP n'est pas un outil politique mais commercial». Et de poursuivre : «l'Etat n'est pas content de certains journaux qui diffament et insultent». «Je suis contre le pénal. Par contre, je suis pour saigner à blanc les journaux et les chaînes qui diffament». Il citera en exemple ce qui se fait dans les autres pays du monde, à l'image des Etats-Unis où la chaîne CBS qui s'est vue infligée une amende financière astronomique qui se compte en milliards de dollars. Le ministre a abordé également les deux décrets d'application de la loi organique relative à l'information, parus au dernier journal officiel et portant sur le fonctionnement et l'organisation de la commission de délivrance de la carte professionnelle. Il indiquera qu'une commission provisoire relative à la presse écrite est en voie d'être installée. Ses locaux sont situés à la maison de la presse Tahar Djaout. Sa mission consiste en le recensement des journalistes. «Il s'agit de définir qui est journaliste et qui ne l'est pas. On ne peut le savoir qu'à travers le fichier de la sécurité sociale. D'ailleurs, cette commission a précise l'invité de la radio nationale est justement composée de fonctionnaires de la CNAS et du ministère du Travail. Dressant un tableau de sa vision future de la presse en Algérie, le ministre a fait savoir qu'il ne faisait pas de distinguo entre la presse publique et privée. «Vous savez d'où je viens. J'ai été à la radio nationale… je suis journalistes», explique-t-il en rappelant le projet du président de la République dont il fait les axes principaux du développement du secteur. «Professionnalisme», dira-t-il. Et le ministre de s'interroger : «Où va la manne publicitaire que reçoivent les journaux. Pourquoi le journaliste ne bénéficie pas des dividendes de cette manne. Dans le même temps, ces journaux accusent des dettes envers les imprimeries». Dans ce sens, M. Grine a fait part de la stratégie du gouvernement en matière de communication. Le But étant de promouvoir l'image de l'Algérie à l'étranger qui souffre de préjugés. «Cela est le rôle aussi de la presse».