La relance de la coopération bilatérale dans tous les secteurs a été largement évoquée lors de la visite d'amitié et de travail d'une journée, effectuée jeudi en Grèce, par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à l'invitation du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Evangelos Venizelos. Au cours de cette visite, M. Lamamra a été reçu par le président de la République hellénique, Papoulias Carolos, à qui il a transmis les salutations du président Abdelaziz Bouteflika et «sa volonté à œuvrer avec lui pour le renforcement des relations d'amitié et de coopération entre les deux pays». Le président grec a indiqué pour sa part, que l'Algérie demeure «un exemple de stabilité dans la région», affirmant, par ailleurs, qu'il serait «heureux» d'effectuer une visite en Algérie pour revoir, a-t-il dit, «un ancien ami (le Président Bouteflika) et écouter ses analyses et éclairages sur la situation actuelle». Il a également qualifié les relations entre les deux pays d'«ex cellentes», soulignant qu'il aspire à les renforcer «davantage». Auparavant, M. Lamam ra, a été reçu par le Premier ministre grec Antonis Samaras au siège de son département. Les deux parties ont procédé à un échange sur les perspectives des relations bilatérales de coopération. Au terme de cet échange, une «convergence de vues» s'est dégagée sur la «nécessité de relancer les relations entre les deux pays», a-t-on indiqué auprès de la délégation algérienne, faisant observer que la visite prochainement de Evangelos Venizelos en Algérie, avec une délégation d'opérateurs économiques, permettra de «jeter les jalons de la redynamisation des relations de coopération» avec ce pays méditerranéen qui assure actuellement la présidence tournante de l'Union européenne. La visite de M. Lamamra en Grèce est intervenue dans le prolongement de sa participation à la 3ème conférence ministérielle de l'Union européenne (UE) et des Etats membres de la Ligue arabe, qui s'est tenue dans la capitale grecque les 10 et 11 juin. Un moment «important» dans le dialogue arabo-européen Dans ses interventions lors de cette conférence, M. Lamamra a développé les positions de l'Algérie sur les questions discutées, liées notamment aux changements dans la région, au conflit du Moyen-Orient, à la situation en Syrie, au terrorisme et au dialogue ainsi que la coopération entre les ensembles européen et arabe et le rôle de l'Algérie dans l'espace sahélien. Invité à évaluer cette conférence de dialogue arabo-européen, il a estimé qu'il s'agit d'un «moment important» dans les relations des ensembles arabo-européen. «L'ordre du jour a été large et a englobé toute l'actualité dans les deux régions du monde, additionnellement à un certain nombre de facteurs qui ont un impact sur la paix et la sécurité pour ces deux groupes, qu'il s'agisse du Sahel ou des phénomènes, tels que le terrorisme international, le crime transfrontalier, le trafic de drogue et autres», a indiqué M. Lamamra. «Il s'agit véritablement de nourrir ce partenariat de convergences de plus en plus nombreuses sur des thématiques et des problématiques affectant la stabilité et le développement de nos régions et de nos peuples», a-t-il dit, ajoutant qu'il s'agit aussi de «veiller à ce que les dossiers traditionnels des deux ensembles puissent évoluer positivement en tenant compte des intérêts des deux régions». Il a estimé aussi que la réunion d'Athènes est «importante» en ce sens que parmi les pays européens, «ce sont les pays méditerranéens qui s'engagent le plus en faveur des objectifs communs, notamment pour la question du Moyen-Orient» qui, a-t-il ajouté, «a toujours plané et fait planer une certaine épée de Damoclès sur les relations entre l'Europe et le monde arabe». «A Athènes, il y a eu une perception très nette en ce sens que les Palestiniens n'ont pas cessé d'apporter des contributions significatives à l'édification de la paix, alors que les blocages persistants viennent toujours de la même source, en l'occurrence Israël», a indiqué le chef de la diplomatie algérienne. Il a relevé que les participants à la conférence «ont tous apprécié» la formation d'un gouvernement d'union nationale en Palestine, lequel constituera un «facteur de stimulation» de la recherche de la paix. Le gouvernement d'union nationale palestinien «est aussi un facteur de renforcement de la capacité de négociation de la partie palestinienne et une garantie que les engagements qui auront été pris par la partie palestinienne et arabe en ce qui concerne une paix juste et durable, seront bel et bien honorés sur le terrain», a ajouté le ministre.